France
Le Parlement européen s’est penché ce jeudi sur la situation préélectorale trouble qui prévaut en République démocratique du Congo. Au cours d’une assemblée plénière, l’instance législative de l’Union européenne a appelé Kinshasa à respecter la Constitution.
L’Union européenne accentue la pression sur le pouvoir en République démocratique du Congo. Ce jeudi, sur proposition de l’eurodéputée Marie Arena du groupe social-démocrate, le Parlement européen a voté une résolution d’urgence appelant les autorités kinoises à respecter la Constitution. Une initiative que justifient les soubresauts que connaît actuellement ce pays de l’Afrique centrale, censé organiser ses échéances électorales dans quelques mois.
Dans un communiqué de presse, le Parlement européen s’inquiète en effet de la « vague de répression massive à l’encontre des voix d’opposition. » Il dénonce en outre, des « manifestations politiques qui s’achèvent dans le sang, les arrestations arbitraires, les détentions d’opposants, les menaces contre la liberté d’expression… » et qui provoquent de vives inquiétudes au sein des populations congolaises.
Pour l’institution basée à Strasbourg, le président Joseph Kabila devrait donner une vision plus claire des prochaines élections dans le pays supposées se tenir 90 jours avant la fin de son mandat. Le président congolais élu en 2006 et réélu en 2011 pour un second mandat n’est plus éligible à un autre mandat, selon les termes de la Constitution du pays. Mais « nous sommes à neuf mois des élections et aucun signe clair n’est donné sur leur organisation… Pire tout laisse penser que tout est fait pour qu’elles n’aient pas lieu dans les délais prévus, ce qui permettrait à M. Kabila de garder la mainmise sur le pouvoir en dépit des règles constitutionnelles », regrette Mme Arena.
De fait, cette résolution d’urgence qui inclut des sanctions « politiques, diplomatiques ou économiques », au-delà du dialogue politique, devrait mettre la pression sur Joseph Kabila afin qu’il organise dans les délais, des élections libres et transparentes.
Le Parlement européen interpelle également l’Union africaine et les Nations unies à s’intéresser davantage au climat politique actuel en RDC. A l’Union africaine, l’institution européenne recommande d‘«assurer un rôle de médiateur politique dans l’intérêt de la stabilité de la Région ». Quant aux Nations unies, elles devront « renouveler et élargir le mandat de la MONUSCO, qui doit être compétente en matière de protection civile dans le contexte électoral », précise le communiqué.
La prise de position de Strasbourg vis-à-vis du gouvernement congolais intervient deux jours après que des associations et partis politiques africains ont demandé à l’Union européenne de s’intéresser à la qualité de la démocratie de ses États partenaires.
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