Afrique du Sud
L’Afrique du Sud s’inquiète de la montée du racisme dans le pays. Une marche géante a été organisée ce vendredi par le parti au pouvoir, l’ANC, pour dire « Non au racisme ».
Le sujet n’est plus un tabou en Afrique du Sud. Le racisme est bien une réalité qui inquiète. Jamais depuis 22 ans et l’abolition de l’apartheid, les relations entre Noirs et Blancs n’ont été aussi tendues. Depuis quelques mois, le pays est confronté à une recrudescence des incidents à caractère raciste. Face à la montée de l’extrémisme racial dans le pays, le parti au pouvoir et certains organismes s’efforcent de calmer les tensions. Ce vendredi, à l’appel de l’ANC, quelque 80.000 personnes ont marché pour dire « Non au racisme » qui menace une paix sociale déjà fragile.
Devant la multiplication des incidents, certaines voix se sont levées pour tirer la sonnette d’alarme. Analyste politique, Aubrey Matshiqi appelle à faire plus de sacrifice pour faire tomber les barrières, ce qui à ses yeux, n’a jamais été le cas depuis la fin du système apartheid. « En 1994, nous n‘étions pas devenus une société non-raciale. Nous ne le sommes pas aujourd’hui. Cela reste un objectif que nous devons atteindre. Ce qui a été défait en 1994 est l’apartheid, le système de l’apartheid, pas le racisme », pense-t-il.
Réduire les inégalités économiques
Le défi est énorme autant que les inquiétudes. Car si les autorités multiplient les appels à l’unité, dans la société, la réalité est tout autre. Et les réseaux sociaux sont devenus le nouveau champ de bataille d’une guerre qui suscite l’indignation d’une partie du pays. Début janvier, des insultes à connotation racistes, comparant les Noirs à des « singes » et appelant à « nettoyer » le pays des Blancs, avaient provoqué l‘émoi dans le pays. Ces actes, de plus en plus fréquents de part et d’autres, ne sont qu’une partie d’un cocktail explosif de clichés qui accentuent la rupture entre communautés noire et blanche entretenues par les inégalités économiques. Pour Aubrey Matshiqi, c’est d’abord cette question qu’il faudra résoudre pour apaiser les tensions. « Structurellement, nous avons encore à lutter pour un changement fondamental pour modifier les conditions matérielles, tout d’abord pour les Sud-Africains, mais en particulier les conditions matérielles de ceux qui ont été opprimés pendant l’apartheid et le colonialisme… Malheureusement, et en particulier pendant la période Mandela, ce que l’ANC avait tendance à souligner est la conceptualisation insipide de la réconciliation », pense l’analyste politique. Entre défis et inquiétudes, la nation arc-en-ciel tente tant bien que mal de survivre à cette tension sociale grandissante.
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