Egypte
Les autorités égyptiennes ont durci leur mainmise sur la société en prélude à l’anniversaire de la révolution du 25 janvier, avec la fermeture de centres culturels et des rafles massives de militants.
Tout commence en 2010 avec l’immolation le 17 décembre 2010 de Mohamed Bouazizi en Tunisie. S’en suivent une série de contestations dans plusieurs pays arabes. L’Egypte, le Yémen, le Bahreïn, la Libye… sont touchés par des manifestations pour réclamer des réformes politiques.
Cinq ans plus tard, plusieurs régimes restent dans le chaos malgré les réformes apportées en réponse aux multiples manifestations populaires. L’Egypte qui célèbre le 25 janvier prochain le cinquième anniversaire de la manifestation du 25 janvier 2011 qui a abouti à la démission du président Hosni Moubarak après un règne de 30 ans et à une libéralisation du régime au Caire, connaît un durcissement de la mainmise des autorités avec la fermeture de plusieurs centres culturels et des rafles massives de militants de l’opposition.
L’histoire se répète
L’arrivée au pouvoir des Frères musulmans qui laissait pourtant présager un avenir certain, n’aura pas calmé la colère de la population qui est retournée dans la rue. De nouvelles manifestations qui auront poussé le pouvoir à reprendre la rue avec à sa tête, l’ancien général Abdel Fattah Al-Sisi, par la suite élu président en 2014. Un président qui, au fil des temps perd peu à peu l’estime de sa population, de plus en plus impitoyable. Pour elle, l’armée est responsable de la situation sécuritaire actuelle : pillages, fermetures de plusieurs lieux importants du pays. Une population pour qui les méthodes utilisées par le gouvernement actuel ne diffèrent en rien avec celles utilisées par les Frères musulmans.
“ Nous allons continuer à jouer notre partition. Nous allons continuer à rêver de liberté pour nos peuples, de la fin de tous types d’oppression, et de discrimination à la fois du fascisme religieux et militaire. Nous allons continuer de clamer qu’il n’y a aucun intérêt dans l’oppression des personnes, ou des libertés, en vertu des slogans religieux, nationalistes ou politiques. Nul n’a le droit d’accuser ceux qui rêvent d’une révolution et de liberté pour le peuple égyptien et ceux qui ont participé à la révolution du 25 janvier et qui nourrissent de grands rêves pour notre nation, les accusant de trahison comme à l‘époque des Frères qui nous accusaient de trahir la religion”, a déclaré Mohamed Hashem, propriétaire d’une maison d‘édition.
Ces dernières semaines ont été mouvementées dans le pays avec des fouilles massives dans des appartements et des arrestations de dizaines de militants principalement dans le centre du Caire. Timothy Kaldas de l’Institut Tahrir pour la politique du Moyen-Orient a déclaré que la répression pourrait pousser plus de gens à manifester. “ Il ne fait aucun doute qu’il y a une forte probabilité que la politique qui abuse de la force puisse provoquer une réaction plus importante, comme nous l’avons vu dans le passé. Voilà comment l’escalade de Mohamed Mahmoud a eu lieu. Voilà comment les escalades après la ‘‘bataille du Chameau’‘ ont eu lieu en février 2011. C’est un modèle assez cohérent que nous avons vu au fil des ans, il y a donc une forte probabilité que ce soit le cas. L’on doit s’attendre à une réaction excessive du régime en cas de manifestation”, a-t-il déclaré.
Les analystes et militants affirment que la répression révèle une insécurité qui a grandi depuis que le général Sisi a accédé à la présidence après avoir évincé les Frères musulmans du pouvoir il y a deux ans. Malek Adly, le directeur de l’unité de la justice pénale au Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux, a participé à l’insurrection de 2011. Il déclare que l‘état utilisait des tactiques alarmistes pour empêcher les protestations : “ mon avis est qu’il y a une mauvaise analyse de la situation sécuritaire, ou il pourrait y avoir une volonté délibérée d’instaurer l’insécurité pour dissuader les gens de reproduire les manifestations du 25 janvier, car c’est l’anniversaire de la révolution. On comprend aisément que cela est lié au manque de volonté réelle des autorités de prendre des mesures pour adopter les revendications révolutionnaires”.
Parmi les personnes arrêtées au cours de ces dernières semaines, nombreuses sont celles qui ne sont pas militantes de premier plan, mais qui suivent les appels à manifester diffusés sur les pages Facebook. En 2011, les marches et rassemblements étaient souvent organisés par des militants de la jeunesse sur Facebook et autres plateformes de médias sociaux.
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