Soudan
À Al-Dabbah, plus de 140 femmes enceintes sont arrivées dans les camps depuis la prise d'El-Fasher le mois dernier. Parmi elles, plusieurs souffrent de graves complications, notamment d'hémorragies, qui aboutissent parfois à des fausses couches.
Quelques semaines avant la prise d’El Fasher par les paramilitaires, Nadra Mohamed Ahmed, alors enceinte de sept mois, a parcouru environ 40 kilomètres sur des routes peu sûres, avec ses deux enfants pour trouver un lieu plus sécurisé. C’est dans la ville d'al-Dabbah, dans le nord du Soudan, qu’elle a pu trouver refuge. Avec ses enfants, elle vit désormais dans une tente dans un camp de déplacés déjà surpeuplé.
"J'étais enceinte lorsque je suis passée devant les Forces de soutien rapide, et j'étais épuisée au-delà de l'imaginable. Je portais un enfant sur mon dos et un autre à l'intérieur de moi, et ils m'ont frappée sur la jambe. Ils m'ont frappée ici, sur ma jambe, et c'était aussi une insulte. Ils n'ont fait preuve d'aucune humanité. Ils n'ont eu aucune pitié", déplore-t-elle.
Malgré sa grossesse, Nadra a effectué une partie de son voyage de 14 jours à pied, sans son mari, qui avait disparu peu avant qu’elle ne s’enfuie.
"Lorsque je suis arrivée à al-Dabba, j'avais perdu beaucoup de sang, au point d'en perdre la quasi-totalité. J'ai été admise aux soins intensifs où j'ai passé quelques jours et j'ai reçu une transfusion sanguine. Grâce à Dieu, je suis maintenant sur le point d'accoucher et mon niveau sanguin s'est complètement rétabli, ce qui me permet d'être prête pour l'accouchement. Dieu merci, il y a maintenant des soins de santé ici", explique la réfugiée.
Ahmed est l'une des nombreuses femmes enceintes soudanaises qui luttent pour arriver au terme de leur grossesse et donner naissance à des bébés en bonne santé, dans un pays où 80% des installations médicales se sont effondrées dans les régions déchirées par la guerre, selon l'ONU.
La semaine dernière, Anna Mutavati, directrice régionale d'ONU Femmes pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe, a déclaré à la presse que les femmes soudanaises étaient parfois contraintes d'accoucher dans la rue.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, les combats au Soudan ont fait au moins 40 000 morts et 12 millions de déplacés. Les organisations humanitaires affirment que le nombre réel de morts pourrait être beaucoup plus élevé.
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