Kenya
Le gouvernement kényan a appelé la Tanzanie à garantir la sécurité de ses ressortissants pris dans les troubles qui ont suivi l'élection présidentielle contestée de la semaine dernière.
Le ministre des Affaires étrangères, Musalia Mudavadi, a déclaré que des Kényans vivant en Tanzanie ont signalé avoir été pris pour cible lors d'une violente répression des manifestations post-électorales. La présidente Samia Suluhu Hassan a été déclarée vainqueur avec 98 % des voix, un résultat qui a déclenché des manifestations et des accusations de fraude électorale.
Dans son discours d'investiture, la présidente Hassan a condamné les troubles, accusant des « éléments étrangers » d'attiser la violence.
M. Mudavadi a déclaré que le Kenya avait déposé des « rapports officiels » auprès des autorités tanzaniennes alléguant des violations des droits de ses citoyens et demandant que des « mesures appropriées » soient prises. S'exprimant après un entretien téléphonique avec le ministre tanzanien des Affaires étrangères Mahmoud Thabit Kombo, M. Mudavadi a déclaré que les deux gouvernements avaient convenu de traiter la question par les voies diplomatiques et consulaires établies.
Il a également réaffirmé l'engagement du Kenya à protéger « les droits, la sécurité et la dignité » de ses citoyens à l'étranger.
Selon Mudavadi, environ 250 000 Kényans vivent, travaillent ou font des affaires en Tanzanie.
Le gouvernement tanzanien fait l'objet d'une surveillance internationale croissante en raison d'allégations de recours excessif à la force contre des manifestants, des rapports suggérant que des centaines de personnes ont été tuées. Les responsables à Dodoma ont minimisé l'ampleur des violences, qualifiant le bilan des morts avancé par les figures de l'opposition de « largement exagéré ».
Un porte-parole de la police tanzanienne a précédemment affirmé que certains étrangers avaient pénétré illégalement dans le pays « avec l'intention de commettre des crimes, notamment de provoquer des troubles ».
Par ailleurs, plusieurs familles au Kenya déclarent avoir perdu le contact avec des proches en Tanzanie. D'autres signalent que des êtres chers ont été tués, blessés ou détenus, certains prétendument par les forces de sécurité tanzaniennes.
01:09
Tanzanie : plus de 70 personnes inculpées suite aux violences postélectorales
01:00
Cameroun : Paul Biya prête serment pour un 8e mandat présidentiel
00:58
Cameroun : au moins 48 morts dans les violences post-électorales, selon l'ONU
08:36
Samia Suluhu Hassan investie présidente de Tanzanie [Africanews Today]
Aller à la video
Élections en Afrique : opposants écartés, manifestations et résultats contestés
01:24
Tanzanie : Samia Suluhu Hassan prête serment dans un climat de tensions