République démocratique du Congo
Kinshasa — Le 2 août, la République démocratique du Congo a marqué une journée nationale de commémoration du Genocost, en mémoire des millions de Congolais tués dans les conflits qui ont ravagé le pays depuis plus de trois décennies.
La cérémonie officielle s’est tenue à Kinshasa, au mémorial du Genocost, en présence de nombreuses personnalités politiques, culturelles et issues de la diaspora. Parmi elles, les artistes Innos B, Youssoupha, Werrason, ainsi que l’influenceuse Didi Stone. Organisé par le gouvernement congolais et le FONAREV (Fonds national de réparation des victimes), l’événement visait à rappeler l’ampleur des violences perpétrées sur l’ensemble du territoire national.
Une reconnaissance attendue
« Cette journée est tellement importante pour les victimes », a déclaré Emmanuella Zandi, directrice générale adjointe du FONAREV, avant d’ajouter : « Elle marque la reconnaissance d’actes atroces, de violations graves du droit international humanitaire et des droits humains, qui relèvent de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, voire de génocide. »
Le terme Genocost désigne les massacres à visée économique liés à l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC, notamment dans les provinces de l’Est. Plusieurs rapports des Nations unies, dont celui du projet Mapping de 2010, évoquent la possible qualification de ces crimes comme relevant du génocide.
Témoignages anonymes et douleur partagée
Durant la cérémonie, des documentaires ont été projetés, retraçant les exactions commises depuis les années 1990. Plusieurs survivants ont accepté de témoigner à visage couvert, pour des raisons de sécurité. Leurs récits ont évoqué les tueries, les viols systématiques et les déplacements forcés subis dans l’indifférence quasi générale.
« Quand la guerre a commencé dans mon village, il y avait beaucoup de tueries et d’atrocités. Nous avons dû fuir vers un autre village », a raconté une survivante venue de l’Ituri.
Un appel à la justice internationale
Le président Félix Tshisekedi a profité de son discours pour interpeller la communauté internationale. « Si le monde hésite encore à reconnaître cette tragédie pour ce qu’elle est, un génocide rampant, nous n’attendrons pas que d’autres valident notre douleur. Nous en sommes les premiers témoins, nous en serons les premiers artisans de justice. »
La cérémonie s’est conclue par l’allumage de la flamme du Genocost, un symbole de mémoire et de résistance. Le FONAREF a rappelé que plus de 700 000 victimes ont été pré-identifiées à ce jour sur l’ensemble du territoire congolais.
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