Guinée
Le 9 juillet 2024, les militants guinéens Oumar Sylla, alias Foniké Mengué, et Mamadou Billo Bah, tous deux membres influents du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), étaient arrêtés à Conakry. Depuis cette date, plus aucun signe de vie.
Un an plus tard, familles, organisations locales et internationales des droits humains s’alarment de ce silence prolongé des autorités guinéennes.
C’est très très difficile, très dur pour les familles, les proches de ces personnes », confie une voix anonyme, proche des disparus. « Aucune communication de l’État guinéen, encore moins du procureur… depuis sa seule et unique sortie, silence radio, explique Souleymane Sow, Directeur d’Amnesty International Guinée
Selon un autre membre du FNDC, Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah auraient été interrogés et torturés peu après leur arrestation. Le FNDC, dissous en 2022 par les autorités de transition, accuse le régime militaire d’utiliser la répression comme méthode systématique de gouvernance.
Les deux cas ne sont pas isolés. Plusieurs disparitions ont été signalées ces derniers mois en Guinée, notamment celle de Saadou Nimaga, ancien secrétaire général du ministère des Mines, et du journaliste Habib Marouane Camara, introuvable depuis décembre 2024.
Jusqu’à présent, aucune nouvelle, aucune communication des autorités », déplore un militant. « Et cela alimente un climat de peur et d’insécurité généralisée ajoute Souleymane Sow, Directeur d’Amnesty International Guinée.
Amnesty et les ONG tirent la sonnette d’alarme
Face à l’inaction de l’appareil judiciaire guinéen, Amnesty International appelle à des enquêtes immédiates, indépendantes et transparentes sur ces disparitions. L’organisation dénonce également une dérive autoritaire marquée par la restriction de l’espace civique et l’interdiction totale des manifestations.
« La charte de la Transition contient une vingtaine d’articles sur les droits humains. Malheureusement, elle n’est ni respectée ni appliquée », souligne-t-il À quoi servent des textes bien écrits, s’ils ne sont pas mis en œuvre ?
Alors que la Guinée se prépare à adopter une nouvelle constitution, ces événements jettent une ombre sur le processus de transition censé restaurer l’État de droit. Pour les organisations de défense des droits humains, l’absence de justice et de transparence alimente un climat d’impunité préoccupant.
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