Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

Infos

news

Réchauffement climatique : le seuil de 1,5 °C sera franchi d’ici 2028

Photo de la centrale électrique de Gibson, le 10 avril 2025 à Princeton, Ind.   -  
Copyright © africanews
AP Photo

Climat

Le réchauffement climatique s’emballe plus vite que prévu. Selon une étude publiée mercredi dans la revue Earth System Science Data, l’humanité n’a plus que peu de temps pour espérer contenir la hausse des températures sous la barre critique de 1,5 °C, objectif phare de l’Accord de Paris.

Si les émissions de CO₂ restent au rythme actuel de 42 milliards de tonnes par an, le budget carbone compatible avec cet objectif sera entièrement épuisé d’ici février 2028.

« D’ici trois ans, nous aurons épuisé le budget carbone restant permettant de limiter le réchauffement à 1,5 °C avec au moins 50 % de chances », prévient le climatologue Joeri Rogelj de l’Imperial College de Londres. « Cela signifie que toute émission supplémentaire réduira cette probabilité en dessous d’une chance sur deux. »

Une Terre déjà surchauffée

La planète s’est déjà réchauffée de 1,24 °C par rapport à l’ère préindustrielle. En 2024, ce seuil a même été franchi sur une année complète, signe que les limites fixées par la communauté internationale sont désormais dépassées de façon durable.

Les chercheurs mettent en garde : les effets du changement climatique, déjà visibles, vont s’intensifier à mesure que la température augmente. « À 1,5 ou 2 degrés Celsius de réchauffement, nous anticipons désormais des risques accrus pour les écosystèmes, pour les populations les plus vulnérables, ainsi qu’un risque plus élevé de franchir des seuils critiques », ajoute Joeri Rogelj. « Ces phénomènes pourraient survenir à des niveaux de réchauffement plus faibles que ce que les données scientifiques disponibles au moment de l’Accord de Paris laissaient présager. »

Des conséquences irréversibles

Au-delà du seuil de 1,5 °C, les impacts deviennent dramatiques : vagues de chaleur extrêmes, sécheresses prolongées, élévation rapide du niveau des mers. Certaines nations insulaires, comme les Maldives ou Tuvalu, risquent littéralement de disparaître sous les flots.

Face à cette urgence, les scientifiques appellent à une réduction drastique des émissions mondiales. Mais malgré les alertes, les engagements climatiques des États restent largement insuffisants. La trajectoire actuelle mène la planète vers un réchauffement de 2,5 à 3 °C d’ici la fin du siècle, avec des conséquences potentiellement catastrophiques pour l’humanité.