Kenya
Au Kenya, un bioherbicide innovant apporte une lueur d’espoir aux agriculteurs dans leur lutte contre le striga, une plante parasite dévastatrice également connue sous le nom d'"herbe sorcière".
Cette solution naturelle pourrait transformer le secteur agricole africain en aidant à restaurer des récoltes en déclin.
Une menace pour la sécurité alimentaire
John Indimuli, un agriculteur kenyan, a vu sa production chuter de façon drastique à cause du striga : « Auparavant, je disposais d’un rendement pouvant aller jusqu’à plus de huit sacs. Mais maintenant, j’ai du mal à en produire ne serait-ce que trois. Même en essayant d’alterner les cultures, en passant du maïs aux patates douces par exemple, le résultat reste le même. »
Le striga s'attaque aux racines des cultures de base comme le maïs et le sorgho, les privant de nutriments essentiels. Selon Michael Njagi, responsable de la productivité et de la résilience climatique au Programme alimentaire mondial (PAM), cette menace pourrait gravement impacter la sécurité alimentaire de nombreux pays africains.
Kichawi Kill : une solution naturelle efficace
Pour lutter contre cette menace, les agriculteurs se tournent vers Kichawi Kill, un bioherbicide à base de champignons développé par l’entreprise kenyane The Toothpick Company.
Loise Kioko, chercheuse scientifique au sein de l’entreprise, souligne l’impact économique désastreux du striga sur les agriculteurs : « Le striga n'est pas seulement un problème de sécurité alimentaire, c'est aussi un problème économique. Si l'on regarde les chiffres, une perte de rendement de 100 % signifie que l'agriculteur a perdu la totalité de son investissement dans son exploitation. »
Un déploiement à grande échelle
À ce jour, plus de 12 000 agriculteurs kenyans ont adopté ce bioherbicide respectueux de l’environnement. L’objectif est d’atteindre 110 000 exploitants au Kenya et d’étendre son utilisation à d’autres pays d’Afrique de l’Est et centrale, notamment en Ouganda, en Éthiopie et au Cameroun.
Cette avancée représente un espoir majeur pour les agriculteurs africains, leur permettant de regagner le contrôle de leurs terres et d’assurer leur sécurité alimentaire face aux ravages du striga.
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