Tunisie : Ghannouchi rejoint le mouvement de grève de la faim

Le chef de l'opposition tunisienne, Rached Ghannouchi, a entamé lundi une grève de la faim en prison, rejoignant ainsi d'autres détracteurs du gouvernement en grève pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une incarcération injuste.

Imed Khemiri, porte-parole de son parti politique, a déclaré lundi à l'Associated Press que la grève de M. Ghannouchi visait à attirer l'attention sur le sort des prisonniers politiques tunisiens et sur les violations de leurs libertés. Il a ajouté que la grève visait à "exiger un retour à la démocratie" dans ce pays d'Afrique du Nord connu pour les manifestations qui ont donné le coup d'envoi du Printemps arabe il y a 13 ans.

M. Ghannouchi, âgé de 82 ans, a cofondé et dirige Ennahda, le parti islamiste qui a accédé au pouvoir en Tunisie après que le pays a renversé le président Zine el-Abidine Ben Ali en 2011. Il a été condamné au début du mois à trois ans de prison pour des accusations liées au financement étranger des campagnes politiques d'Ennahda en 2019.

M. Ghannouchi a été arrêté en avril dernier dans le cadre d'une vaste campagne de répression contre les opposants politiques du président Kais Saied et a refusé de comparaître devant le tribunal pour répondre à des accusations que ses avocats ont qualifiées d'"infondées et motivées par des considérations politiques".

Six autres détracteurs de Kais Saied, emprisonnés depuis le 23 février dans le cadre d'une enquête sur un "complot contre la sécurité de l'État", ont entamé une grève de la faim la semaine dernière. Tous, à l'exception d'un seul dont le médecin a recommandé la suspension de la grève, ont continué, ont déclaré leurs familles dans un communiqué commun.