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Haïti : désespoir à Port-au-Prince face à la violence des gangs

Une femme passe devant des pneus enflammés par des manifestants, à Port-au-Prince, Haïti, jeudi 18 janvier 2024.   -  
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Haïti

Les rues de Solino, un quartier autrefois paisible de la capitale haïtienne, résonnent désormais du bruit des armes automatiques, tandis que des colonnes de fumée noire s'élèvent au-dessus de cette communauté clé.

Les résidents, pris au piège d'une attaque perpétrée par une bande armée, ont érigé des barricades en désespoir de cause pour se défendre.

Jeudi, l'atmosphère angoissante à Solino était palpable, les appels de détresse des résidents paniqués retentissant sur les ondes des stations de radio locales. "Si la police ne vient pas, nous allons mourir aujourd'hui !", s'est exclamé un appelant, reflétant la terreur qui règne dans cette localité.

L'identité des instigateurs de cette attaque reste floue, jetant une ombre d'incertitude sur la situation à Solino. Cette communauté, autrefois infestée par des gangs, avait retrouvé la quiétude après le départ d'une mission de maintien de la paix de l'ONU au milieu des années 2000.

Cependant, les récentes violences pourraient marquer un tournant significatif. Les gangs, qui contrôlent désormais jusqu'à 80 % de Port-au-Prince, ont été impliqués dans des milliers de meurtres et kidnappings l'année dernière, dépassant la capacité de la police haïtienne.

La chute potentielle de Solino pourrait ouvrir la voie aux gangs pour pénétrer des quartiers jusque-là préservés, comme Canapé Vert, aggravant encore la crise sécuritaire dans la capitale.

Jeudi soir, la police nationale d'Haïti a réagi en déployant des agents à Solino, visant à neutraliser les individus armés perturbant la paix civile. Une vidéo de l'opération a été diffusée, montrant des échanges de tirs entre les forces de l'ordre et des assaillants non identifiés.

Inquiètes de la menace imminente, des communautés avoisinantes ont érigé des barricades improvisées, utilisant des moyens variés tels que pierres, camions, pneus, et même des bananiers pour bloquer l'accès aux gangs.

Rene August, témoin de la situation, a déclaré à l'Associated Press à Port-au-Prince : "Rien ne fonctionne, même pas les institutions démocratiques."

Face au risque de voir la violence se propager à d'autres quartiers, des parents ont précipitamment récupéré leurs enfants dans les écoles de Port-au-Prince**.**

Dans l'attente de solutions, le déploiement d'une force armée étrangère dirigée par le Kenya, approuvé par le Conseil de sécurité de l'ONU en octobre, pourrait offrir une lueur d'espoir. 

Cependant, une décision judiciaire au Kenya, attendue le 26 janvier, concernant une ordonnance bloquant actuellement le déploiement, laisse planer une incertitude quant à la résolution rapide de la crise haïtienne.

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