Madagascar
Madagascar, où les tensions à un mois de la présidentielle ne cessent de croître avec des manifestations quasi quotidiennes de l'opposition, est "dans l'impasse", a reconnu mardi la présidente de l'Assemblée nationale, proche du pouvoir.
"Notre pays va mal, notre peuple est en souffrance, et nous sommes la cause de cette défaillance. On est dans l'impasse", a déclaré Christine Razanamahasoa devant des députés de l'opposition qui ont réclamé en séance la démission du Premier ministre, propulsé à la tête d'un gouvernement d'intérim contesté, pour la période électorale.
La Grande île de l'océan Indien est depuis plusieurs semaines le théâtre d'une bataille acharnée entre le président sortant candidat à sa propre réélection, Andry Rajoelina, et ses rivaux déclarés pour le premier tour de la présidentielle le 16 novembre.
Rassemblés dans une alliance baptisée "le collectif des 11", ces opposants appellent depuis plus de deux semaines à manifester pour réclamer un scrutin "transparent et équitable" et dénoncent un "coup d'Etat institutionnel".
La plus haute juridiction du pays avait rejeté en septembre trois recours réclamant l'invalidation de la candidature de Rajoelina "pour défaut de nationalité malgache". Fin juin, des informations de presse avaient en effet révélé qu'il avait été naturalisé français en 2014.
Au début du mois, un des candidats a été blessé à Antananarivo lors d'un des rassemblements de l'opposition régulièrement empêchés par les gaz lacrymogènes des forces de l'ordre. Dans la foulée, la justice a ordonné le report d'une semaine du premier tour du scrutin, initialement prévu le 9 novembre.
Les Etats-Unis et l'Union européenne, qui suivent la campagne électorale avec "la plus grande vigilance", ont dénoncé un "usage disproportionné de la force".
Mardi, dans une atmosphère tendue, les députés de l'opposition munis de banderoles "Nstay dégage", ont réclamé le départ du Premier ministre. Christian Ntsay, proche de Rajoelina, est à la tête de l'exécutif jusqu'à l'élection d'un nouveau président, une position qui devait normalement être assurée par le président du Sénat, évincé. Une manœuvre du pouvoir, selon les opposants.
"Les germes d'un conflit pour une guerre fratricide sont visibles et ne cessent de s'amplifier", a mis en garde la présidente de l'Assemblée. "J'irai là où il y aura une sortie de crise dans l'intérêt suprême de la nation", a-t-elle ajouté sous les hourras de l'Assemblée, alors que d'autres proches de Rajoelina commencent à prôner l'apaisement.
"Pourquoi on s'aventure dans des choses illégales ? C'est inacceptable. Ces adversaires, il faut les battre à la loyale", a déclaré à l'AFP un député du parti présidentiel, Paul Bert Rahasimanana, appelant Andry Rajoelina au dialogue.
A l'issue d'une rencontre avec les représentants de l'UE et des Etats-Unis, le gouvernement malgache a appelé mardi dans un communiqué au "respect du principe sacro-saint de la souveraineté nationale".
Soulignant la "violence caractérisée" des rassemblements de l'opposition, "loin d'être des manifestations pacifiques", le gouvernement a souligné avoir listé dans un arrêté "les lieux de propagande" où les regroupements sont autorisés pendant la campagne et appelé à observer la loi.
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