Libéria
Les Nations unies ont exprimé mercredi leur inquiétude concernant les violences survenues au Liberia avant les élections du 10 octobre, et ont appelé toutes les parties à renoncer à toute incitation à la haine ou effusion de sang.
"Nous sommes préoccupés par les cas signalés de violences liées aux élections, l'utilisation d'un langage pouvant verser dans un discours de haine et les attaques contre des journalistes au Liberia", a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, Seif Magango, dans un communiqué.
Des affrontements meurtriers se sont produits entre des soutiens des deux principaux partis politiques, Unité (opposition) et la Coalition pour le changement démocratique (CDC, au pouvoir), lors de la campagne pour les élections présidentielle et parlementaires dans ce pays ouest-africain.
M. Magango a fait état d'au moins deux morts et 20 blessés dans le comté de Lofa le 29 septembre lors de rixes entre les partisans de l'ex-vice-président Joesph Boakai et ceux du chef d'État depuis 2018, l'ancienne star du football George Weah. Un précédent bilan établi par l'ONU et la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) parlait de trois morts.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme évoque aussi des faits de violence électorale dans trois autres comtés. "Nos services ont également documenté huit attaques contre des journalistes de la part de différents protagonistes politiques, deux d'entre elles ayant abouti à des blessures", a ajouté M. Magango.
Le Liberia a connu des guerres civiles entre 1989 à 2003 qui ont fait plus de 250 000 morts.
Les principaux partis politiques libériens s'étaient engagés en avril 2023 à s'abstenir de toute violence et à recourir aux institutions judiciaires pour résoudre les conflits électoraux qui pourraient survenir avant et après les élections.
"Le gouvernement doit veiller à ce que les journalistes puissent exercer leur travail librement et en toute sécurité. Tous les acteurs politiques doivent s'abstenir d'inciter à la violence ou à la haine", a souligné le porte-parole.
"Tous les incidents de violence liés aux élections doivent faire l'objet d'une enquête approfondie et indépendante et les responsables doivent rendre des comptes sans délai", a-t-il aussi avancé.
Plus de 2,4 millions d'électeurs sont inscrits pour la présidentielle et des législatives pour désigner 73 députés et 15 sénateurs en fin de mandat sur les 30 du pays.
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