Nigéria
Le nouveau dirigeant du Nigeria, Bola Tinubu, a présidé lundi une cérémonie d'investiture de son gouvernement composé de 45 ministres, en les appelant à renforcer la confiance de la population au moment où le pays doit relever de lourds défis économiques et sécuritaires.
"Les défis auxquels nous faisons face aujourd'hui sont énormes, oui, mais au milieu de tous ces défis, nous avons l'opportunité de mettre en œuvre des réformes attendues depuis longtemps", a déclaré le président, élu en février lors d'un scrutin toujours contesté en justice et qui a pris ses fonctions fin mai.
Ce gouvernement est plus large que celui de son prédécesseur, Muhammadu Buhari, qui était composé de 36 ministres lors de son premier mandat. En vertu de la Constitution nigériane, le président doit inclure dans son gouvernement un représentant de chacun des 36 États du pays.
Depuis sa prise de fonction, Bola Tinubu a lancé une vaste série de réformes visant à revitaliser l'économie et l'investissement, mais ces initiatives ont entraîné une subite hausse du coût de la vie, suscitant la colère de la population.
Le 29 mai, au moment de son investiture, le président a ainsi supprimé les subventions sur le carburant, ce qui a eu pour effet de quadrupler le prix de l'essence et entraîné une forte hausse des prix des denrées alimentaires.
Depuis 2016, le Nigeria fait face à une grave crise économique qui s'est aggravée avec la pandémie causée par le coronavirus, puis l'offensive russe en Ukraine. La monnaie est faible, la dette extérieur énorme, et le chômage sévit.
Le pays le plus peuplé d'Afrique tente aussi de lutter contre des groupes armés pratiquant notamment des kidnappings dans le nord-ouest et le centre, de mettre fin à une insurrection islamiste qui sévit depuis 14 ans dans le nord-est, et d'enrayer une agitation séparatiste dans le sud-est.
Moins de 20% des membres du cabinet sont des femmes, ce qui perpétue une longue tradition de faible représentation féminine dans la gouvernance au Nigeria. Outre des technocrates du secteur privé, les ministres comprennent également plusieurs fidèles du parti, notamment d'anciens gouverneurs qui ont contribué à mobiliser le soutien en faveur de M. Tinubu.
Parmi les postes-clé, les Finances ont été confiées à Wale Edun, qui a déjà travaillé sous les ordres de Bola Tinubu comme commissaire des Finances lorsque ce dernier était gouverneur de l'État de Lagos de 1999 à 2007. Wale Edun sera aussi le ministre chargé de la coordination de l'Économie.
A la Défense a été nommé Mohammed Badaru Abubakar, un riche homme d'affaires et ancien gouverneur, tandis que le portefeuille de l'Intérieur a échu à Olubunmi Ojo, un ancien parlementaire. Yusuf Tuggar, qui fut ambassadeur du Nigeria en Allemagne, a été nommé ministre des Affaires étrangères.
Ali Pate, un ancien directeur de la Banque mondiale qui a récemment refusé d'être nommé à la tête de l'alliance mondiale pour les vaccins Gavi, a été nommé ministre de la Santé et de la protection sociale. Le président aura la charge du ministère du Pétrole, tout comme son prédécesseur, mais il sera assisté d'un secrétaire d'État, Heineken Lokpobiri, qui était ministre de l'Agriculture dans la précédente administration.
En Afrique, le Nigeria est l'un des plus importants pays producteurs d'hydrocarbures.
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