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Rwanda : les survivants du génocide déçus par les juges de l’ONU

Des habitants assistent à la 28e commémoration locale du génocide contre les Tutsi au mémorial du génocide de Murambi à Nyamagabe, dans le sud du Rwanda, le 21 avril 2022.   -  
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SIMON WOHLFAHRT/AFP or licensors

Rwanda

Les membres d’Ibuka, une association faitière de survivants du génocide au Rwanda, a exprimé mardi colère et frustration après que des juges d’appel de l’ONU ont déclaré Felicien Kabuga, financier présumé du génocide des tutsis, aujourd’hui octogénaire, inapte à être jugé à La Haye.

Le secrétaire général de l’association Ibuka déplore une insulte délibérée aux blessures profondes dont souffrent les survivants du génocide. Il ajoute qu’ils envisagent de rompre tout lien avec la cour pénale internationale.

Félicien Kabuga est accusé d’avoir fondé et financé une station de radio qui avait appelé à la haine et poussé au massacre de plusieurs personnes.

Arrêté à Paris en 2020, après deux décennies en cavale, l'ancien homme d'affaires, qui se déplace en fauteuil roulant, a été jugé en septembre devant un tribunal spécial chargé des crimes de guerre et a plaidé non coupable.

La procédure a été suspendue en mars.

En juin, alors que des experts médicaux avaient conclu que M. Kabuga souffrait de "démence sévère", les juges ont estimé que M. Kabuga était "inapte" à être jugé, mais devait, malgré son état de santé, être jugé via une procédure simplifiée.

Cette décision était "une erreur de droit" ont déclaré les juges d'appel lundi, ordonnant au tribunal de "rapidement examiner le problème de la détention provisoire de M. Kabuga".

"Ce résultat est dû avant tout à la fuite de M. Kabuga de la justice pendant tant d'années", a déploré dans un communiqué le procureur de l'ONU Serge Brammertz qui a néanmoins indiqué que la décision de la chambre d'appel "doit être respectée, même si le résultat est insatisfaisant".

Me Emmanuel Altit, qui défendait le suspect, a pour sa part exprimée sa satisfaction de voir mis un terme à un "processus devenu vide de sens".

"S'aligner sur un tribunal qui protège en permanence les auteurs du génocide au détriment de la justice pour les survivants a perdu sa raison d'être", a estimé M. Ahishakiye. "Notre coopération continue avec ce tribunal est intenable – elle ne sert à rien", a-t-il ajouté.

Le Génocide au Rwanda a fait plus de 800 000 morts, selon l'ONU, essentiellement des Tutsis exterminés entre avril et juillet 1994.

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