Ouganda
Vu du ciel, on pourrait penser qu’il s’agit d’une formation rocheuse. Mais il n’en est rien. Nous sommes dans la décharge de Kiteezi, située à la périphérie de Kampala. C’est ici que se retrouvent la plupart des déchets plastiques de la région.
L'Ouganda produit environ 600 tonnes de déchets plastiques par jour. Plus de la moitié finit dans des terrains vagues, des cours d'eau ou des parcs. Le reste est recyclé grâce à des entreprises comme celle de Shamim Naluyima, qui transforme les sacs plastiques en cartables.
"Le problème est réellement trop grave, puisque même le taux de recyclage en Ouganda n'est que de 1 %. Il n'y a pas de solution qui puisse résoudre le problème du plastique, et pourtant nous avons beaucoup d'entreprises qui produisent du plastique, mais nous avons peu d'entreprises qui recyclent le plastique ou qui lui donnent une seconde vie", explique Shamim Naluyima, fondatrice d'Edu-Plastics.
Ayant grandi dans l’un des plus grands bidonvilles du pays, la jeune femme a vu les dégâts que peuvent causer les déchets plastiques dans l’environnement. Dans son entreprise, les sacs plastiques sont d’abord lavés, séchés, puis repassés avant d'être cousus pour en faire des cartables. Une fabrication locale et durable. Il faut environ 15 sacs plastiques pour fabriquer un cartable.
"... Nous l'amenons ensuite dans notre premier centre de production, où nous fusionnons le plastique pour obtenir un matériau durable comme celui-ci, matériau que nous coupons ensuite pour obtenir les sacs, qui deviennent des sacs plus tard, comme celui-ci. Voici donc notre cartable. Il est imperméable, résistant, durable et fabriqué localement à la main", explique-t-elle.
La Kyaffe Junior School a été l'une des premières écoles en Ouganda à utiliser les sacs à dos fabriqués par l’entreprise de Shamim, Edu-Plastics. L'école les a achetés et offerts à ses élèves, qui désormais sont devenus ambassadeurs de la lutte contre les déchets plastiques.
Lorsque les enfants rentrent chez eux, ils disent à leurs parents "non, maman, papa, ne jetons pas partout ces objets en plastique, parce qu'ils sont vraiment utiles. Regardez le sac que j'ai. C'est très intéressant, à tel point qu'ils vont faire passer le message à leurs parents, pour qu'ils ne jettent pas de plastique partout", explique Florence Namukasa, enseignante.
Malgré les interdictions répétées du plastique depuis 2009, l'Ouganda peine à appliquer cette interdiction. Les initiatives de recyclage comme celle de Shamim sont donc les bienvenues, même si elles ne suffisent pas à faire face au problème.
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