Cameroun
Au Cameroun, le peintre-sculpteur Joseph Francis Sumegne offre au public de Yaoundé son exposition "La citadelle des anciens". Des figures mi-homme, mi-animaux faites d’objets de toutes sortes. Le résultat donne à voir des créations sorties d’un autre monde, impressionnant pour les visiteurs.
"L’auteur en fait utilise les matériaux, je dirais banals, pour les sublimer. Et quand on les regarde on est vraiment ébahi par les détails. Et aussi ça contribue à préserver l’environnement", affirme un visiteur de l’exposition.
Un travail protecteur de l’environnement, car la matière première est issue des décharges d’ordures. Des rebus que l’artiste voit d’un autre œil. "Ce n'est ni la poubelle, ni du matériel de récupération, ce sont des ustensiles de la création", déclare Joseph Francis Sumegne.
Le cœur de son œuvre : "Les neuf notables". Une collection de mannequins géants entamée en 1988. Disposés ici à l’image du conclave des dignitaires des sociétés traditionnelles bamilékés de l’Ouest-Cameroun, ils interpellent la société moderne.
"C’est pour attirer l’attention sur la rupture des deux sociétés. Permettre à l’Homme d’évaluer laquelle des deux sociétés lui est favorable pour son bonheur, l’ancienne et la nouvelle qui nous gère aujourd’hui", explique l’artiste.
C’est l’œuvre de toute une vie selon le sculpteur. Et pour remonter au berceau de son œuvre, il faut aller au 6e arrondissement de Yaoundé. Sumegne se définit comme sculpteur du "Jala’a", une philosophie qui traite du dépassement de soi. "Les neuf notables" a vu naissance dans un atelier semblable à une décharge, qu’il appelle le méditoire.
"C’est ici que Les neuf notables ontpris naissance parce qu’à l’époque je travaillais sur une expérience des bidons d’huile de moteur, et cette expérience m’a fait plonger dans une direction de recherche qui a abouti à ce qu’aujourd’hui on appelle les Notables", révèle le plasticien.
L’œuvre de cet autodidacte a déjà été présentée à la Biennale de Dak’art au Sénégal, aux Pays-Bas, ou encore à Osaka au Japon.
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