Algérie
Ancien ingénieur dans les hydrocarbures, Rachid Ibersiene est revenu s'installer en 2010 dans son Algérie natale avec un nouveau métier inhabituel, producteur artisanal de fromage.
Né dans un quartier populaire de la banlieue d'Alger, Rachid Ibersiene, 57 ans, a fait des études en hydrocarbures, mais faute de trouver un emploi correspondant à ses qualifications, il tente sa chance en Italie dans un tout autre domaine, le cinéma.
Les années en Suisse, où il est resté 16 ans, lui ont ouvert l'appétit pour le goût des spécialités locales.En 2003, il y élit domicile pendant deux ans pour apprendre les rudiments de la fabrication des fromages helvètes auprès d'amis fromagers. À Tamassit, son fromage algérien a construit sa renommée...
"Comme nous avions un travail un peu stressant et dur, il y avait des objectifs... C'était vraiment stressant en termes de travail, alors pour décompresser nous allions dans les chalets de l'alpage, et quand j'ai commencé à regarder les fromagers faire (du fromage) en montagne, dans la nature" explique-t-il.
En raison de difficultés d'accès aux financements, Rachid utilise toutes ses économies pour financer son projet, soit un investissement de 10 millions de dinars (plus de 70 000 dollars ) dans des équipements acquis majoritairement en Algérie.
Une idée suisse, un fromage algérien
Pour réaliser ses fromages, il se fait livrer entre 700 et 1000 litres de lait qui lui permettent de produire près de 50 kilos de fromage quotidiennement vendus dans les magasins de produits du terroirs et dans les épiceries fines. La durée de maturation varie entre un mois et deux ans selon le goût de la clientèle.
"Nous travaillons aussi avec un lait assez magique, le lait de chamelle, la première meule de fromage fabriquée, il y a environ 5 mois avec du lait de chamelle. C'est une première, je ne sais pas si c'est mondial, mais un des fromagers français voulait l'acheter à tout prix, mais nous la gardons pour la tester".
Sa fromagerie a commencé à devenir rentable à partir de 2018 lorsque le produit local a pu se frayer une place sur le marché algérien. Depuis Rachid et son Tamgout, sont devenus les coqueluches des villageois et des diplomates étrangers qui visitent sa fromagerie pour déguster son produit.
"Chaque fois que je suis ici, je m'arrête pour acheter du fromage et je prends la route d'Oran (deuxième plus grande ville d'Algérie), c'est devenu une habitude."
Même s'il gagnait mieux sa vie en Suisse, pour Rachid, la fierté que lui procure le succès rencontré par son fromage dans son petit village Kabyle n'a pas de prix. Son Tamgout, frappé de l'étiquette "une idée suisse, un fromage algérien", a encore de beaux jours devant lui.
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