Sénégal
Au lendemain de l'annonce de la non-candidature à la présidentielle 2024 de Macky Sall, l'heure n'était plus à la jubilation dans les rangs de la première force d'opposition sénégalaise.
De nombreuses réactions, y compris à l'international, ont salué l'homme d'État et une décision d'apaisement, dans un pays qui a connu début juin ses pires troubles depuis des années.
L'opposition a relativisé la portée de cet acte, affirmant qu'il n'avait fait "que" respecter sa parole et la Constitution.
Les membres de la coalition Yewii Askan Wi sont revenus mardi 4 juillet lors d'une conférence de presse sur les graves troubles survenus en mars 2021 et début juin dans le pays.
"Le peuple a vaincu, le peuple a gagné. C'est le triomphe du peuple", a jugé Moustapha Guirassy, un membre de la coalition.
"Et que cette victoire du peuple, l'émotion ne doit pas nous amener à justement ne pas faire la bonne lecture de ce qui s'est passé. Le président Macky Sall s'est déconnecté totalement du passé récent. 50 morts. Totalement déconnecté de la crise de confiance. "
Le flou entretenu par M. Sall sur ses intentions pour la présidentielle et la condamnation à deux ans de prison de M. Sonko dans une affaire de mœurs avaient contribué à rendre la situation explosive.
Suite au discours du président de la République sénégalaise, l'opposition réclame à présent "des élections inclusives", avec l'opposant Ousmane Sonko.
"Il ne faudrait pas que l'acte qu'il (ndlr Macky Sall) a posé hier soit une ruse pour davantage s'attaquer à l'opposition, pour davantage isoler les leaders de l'opposition, pour davantage isoler Ousmane Sonko", a insisté Déthié Fall, un autre membre de Yewwi Askan Wi.
"Sacrifices"
Pour Alioune Tine, figure de la société civile et ardent opposant à un troisième mandat, c'est "une délivrance", Macky Sall "sort par la grande porte avec un grand discours". Le parti démocratique sénégalais de Karim Wade, un opposant, a pour sa part salué "une décision courageuse qui doit permettre au peuple sénégalais de renforcer son unité".
D'autres opposants ont nuancé ces réactions de fierté.
"Si le président Macky a accepté de jeter l'éponge (...) c'est parce qu'il y a eu des Sénégalais qui se sont érigés contre", a réagi Aminata Touré, ex-Première ministre ayant rejoint l'opposition.
L'opposant Khalifa Sall a salué "une belle décision", évoqué la mémoire de la cinquantaine de morts dans des manifestations depuis 2021 - "des sacrifices qui n'ont pas été vains" - et plaidé pour "une élection inclusive".
Le porte-parole de M. Sonko a simplement tweeté "Focus 2024", avec le portrait de son leader.
M. Sonko est bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, "séquestré" selon lui, depuis le 28 mai.
La participation à la présidentielle de février 2024 du chef de file du parti PASTEF reste compromise.
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