France
Des milliers de harkis ou leurs descendants vont être éligibles à de nouvelles indemnisations pour avoir séjourné dans des structures d'accueil françaises aux conditions déplorables entre 1962 et 1975, a annoncé lundi le gouvernement français, qui a décidé d'élargir la liste de ces sites.
"Jusqu'à 14 000 personnes (supplémentaires) pourraient être indemnisées à la suite de leur passage dans l'une de ces structures", selon le communiqué du gouvernement.
Français musulmans majoritairement recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962), les harkis ont été abandonnés par la France à la fin du conflit. Des dizaines de milliers d'entre eux et leurs familles ont fui des massacres de représailles en Algérie, et ont été parqués en France, dans des conditions souvent indignes.
Les harkis et leurs descendants formeraient aujourd'hui en France une communauté de plusieurs centaines de milliers de personnes.
Le gouvernement a pris cette décision sur la base des recommandations du premier rapport annuel de la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les Harkis (CNIH), remis lundi soir à la Première ministre Elisabeth Borne, en présence de Patricia Mirallès, secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants et à la Mémoire.
La CNIH a été mise en place dans le cadre de la loi de reconnaissance et de réparation envers les harkis, promulguée le 23 février 2022 après avoir été annoncée par le président Emmanuel Macron en septembre 2021.
La loi reconnaît "la responsabilité" de la Nation "du fait de l'indignité des conditions d'accueil et de vie sur son territoire" des anciens supplétifs "hébergés dans des structures de toute nature " où ils ont été soumis à des conditions telles qu'elles "ont été source d'exclusion, de souffrances et de traumatismes durables ".
"Il convient cependant de constater que le dispositif issu de la loi du 23 février dernier ne fait pas l'unanimité. Et en un sens, ceci est compréhensible : (...) Rien ne pourra complètement réparer ce qu'ont vécu les harkis", estime dans l'introduction du rapport Jean-Marie Bockel, président de la CNIH.
"De nombreux sites ayant hébergé des harkis entre 1962 et 1975 et qui ne se trouvent pas dans la liste des structures ouvrant droit à réparation ont été signalés à la CNIH par divers interlocuteurs", précise le rapport.
Le gouvernement a donc décidé d'étendre la liste des structures qui peuvent donner droit à réparation (89 actuellement) en y ajoutant 45 nouveaux sites proposés par la commission, notamment des camps militaires, des bidonvilles, des cités urbaines, des baraquements, des "cités de transit en préfabriqués légers".
"Avec cette décision (...), c'est une nouvelle injustice que nous réparons, notamment pour des régions où jusqu’ici, les préjudices subis par les Harkis y ayant vécu avaient été peu reconnus", comme les Hauts-de-France ou la Normandie, a déclaré à l'AFP Mme Mirallès.
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