Kenya
"J’ai connu, mon frère, comme un homme bon" défend Robert Mackenzie, frère cadet du pasteur kenyan Paul Nthege Mackenzie ancien chauffeur de taxi devenu prêtre et auteur présumé du massacre de la forêt de Shakahola.
"Il était prêtre dans d'autres églises, mais en 2004, il a officiellement créé sa propre église et ce jusqu'en 2017, lorsqu’il a été arrêté pour la première fois en raison de ses enseignements, alléguant que ses prêches étaient trop radicaux et contraire à la loi et qu'il disait aux parents de ne pas scolariser leurs enfants et aux gens de ne pas prendre de médicaments lorsqu'ils étaient malades. Il a ensuite fermé l'ancienne église en 2019. En 2020, il s'est marié et a déménagé à Shakahola dans le comté de Kilifi pendant environ deux ans, avant que la première affaire ne refasse surface. Il avait l'habitude de venir ici à Malindi pour ses audiences jusqu'en février de cette année quand il a été arrêté à nouveau puis a été relâché sous caution. En avril de cette année, il a de nouveau été arrêté pour la même affaire et est actuellement toujours en prison," explique Robert Mackenzie.
Paul Mackenzie est actuellement détenu en prison pour avoir ordonné aux fidèles de son église de se laisser mourir de faim pour rencontrer Jésus, causant la mort d’au moins 133 personnes à Shakahola.
"J'ai connu le pasteur Mackenzie, mon frère, comme un homme bon et comme une personne qui pouvait être imitée par les gens. Je dirai que peut-être qu'il a changé plus tard dans sa vie. Je l'ai connu depuis son enfance jusqu'au moment où il a commencé son église puis a déménagé à Shakahola, et je n'ai jamais vu mon frère en tant que pasteur du mal, je n'ai jamais rien vu de mal en lui. C'était une bonne personne qui aimait son peuple et lorsque nous avions un problème, il nous offrait son soutien en tant que membre de la famille. S'il est reconnu coupable, que la loi prévale et qu'il soit inculpé conformément à celle-ci, mais s'il est reconnu innocent, il doit être libéré," ajoute-t-il.
Parmis les victimes, de nombreux enfants, retrouvées morts. Les recherches de fosses communes et de survivants sont toujours en cours dans cette forêt de la côté kényane.
Il ressort des autopsies pratiquées sur 112 premiers corps que la plupart des victimes sont mortes de faim, vraisemblablement après avoir suivi les prêches du pasteur Mackenzie.
Certaines victimes, dont des enfants, ont toutefois été étranglées, battues ou étouffées, avait indiqué la semaine dernière le chef des opérations médico-légales, Johansen Oduor.
Les autopsies ont également révélé qu'il y avait "des organes manquants sur certains des corps", souligne le Directoire des enquêtes criminelles dans un document judiciaire, évoquant "un trafic d'organes humains bien coordonné impliquant plusieurs acteurs".
Le massacre a ravivé le débat sur l'encadrement des cultes dans le pays à majorité chrétienne.
Les procureurs ont annoncé que le pasteur Mackenzie allait être poursuivi pour "terrorisme, meurtre et incitation au suicide" dans l’affaire du massacre de la forêt de Shakahola.
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