Libye
Après le saccage de Nimrod en Irak et de Palmyre, en Syrie, le théâtre antique de Sabratha est à son tour menacé par des vandales iconoclastes.
Trafics divers, présence de groupes armés ou encore absence de mesures concrètes de conservation… À l’instar de plusieurs autres sites du patrimoine libyen, l’antique théâtre de Sabratha, inscrite sur la liste du patrimoine mondial en péril par l’Unesco en juillet 2016, est aujourd’hui menacée.
S’étendant sur 90 hectares, avec une partie engloutie par la mer, la cité romaine de Sabratha est l’une des trois villes de l’ancienne Tripolitaine romaine, avec Oea (Tripoli, et Leptis Magna à l’ouest). Mais, entourée d’herbes et de plantes sauvages asséchées par le soleil et le sel du vent marin, elle est aujourd’hui à l’abandon : alors que sa conservation était autrefois confiée à des missions archéologiques occidentales, ces derniers ne viennent plus en Libye depuis que le pays a été le spectacle de violences lors de la chute du président Kadhafi.
Selon Adel Mahmoud, guide touristique, les jeunes visiteurs, souvent laissés sans surveillance, ne savent pas comment se comporter avec les vestiges antiques.
"Nous souffrons de vandalisme, notamment avec le théâtre, les écritures sur ses murs. Nous ne voulons pas de cela, et si Dieu le veut, notre voix atteindra les visiteurs, et si Dieu le veut, ils seront conscients. Nous faisons appel au peuple, à nos mères, aux jeunes, aux enfants, aux aînés et aux écoles qui viennent ici. Ces écoles sont censées amener un guide avec elles pour qu'elles puissent voir cette ville ancienne de manière organisée."
Sabratha était au départ un comptoir phénicien, selon l'UNESCO, qui faisait partie du royaume numide de Massinissa avant que les Romains ne la reconstruisent au deuxième siècle.
Aujourd'hui, à l'exception de quelques visites scolaires, la ville est négligée et est devenue une cible pour le vandalisme.
Mahmoud fait appel au département des antiquités du pays pour aider les guides touristiques à préserver le site.
"Nous demandons au département des antiquités, et surtout au gouvernement et au premier ministre, de faire attention à ces antiquités, car elles sont là depuis des milliers d'années, d'autant plus qu'ici à Sabratha, cette ville est construite en grès qui s'abîme facilement. Les bains sont à l'intérieur de la ville et la moitié d'entre eux sont tombés à cause des hivers. Nous leur demandons donc un soutien, car la main-d'œuvre est là, mais elle a besoin d'un soutien financier et moral."
Plusieurs sites libyens protégés sont aujourd’hui menacés par l’expansion urbaine, comme Cyrène, trésor de l’ère hellénique, dans l’est de la Libye.
Ces sites ont été endommagés par l'insécurité et les pillages pendant le chaos et les combats qui ont suivi le renversement du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, les factions rivales se disputant le contrôle du pays.
Profitant du désordre, les habitants revendiquent des terrains et construisent dans le périmètre de ces sites archéologiques très peu protégés.
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