France
Un éducateur dénonce l'hypocrisie d'un élu, fait le buzz et se retrouve propulsé candidat à la présidentielle française : dans "En Place" sur Netflix, Jean-Pascal Zadi tourne en dérision la politique française et s'imagine en premier candidat noir en passe d'entrer à l'Elysée.
Sur le papier, cette série comique rappelle furieusement "Serviteur du peuple", la série à succès mettant en scène Volodymyr Zelensky, professeur d'histoire honnête mais naïf devenant par hasard président de l'Ukraine - avant que la réalité ne rattrape la fiction et que l'acteur ne devienne effectivement chef de l’État.
"Je ne savais même pas que cette série existait quand j'ai fait "En Place" !", mise en ligne sur Netflix vendredi, assure le cinéaste d'origine ivoirienne Jean-Pascal Zadi, qui l'a écrite et réalisée.
Pourrait-il être tenté de suivre son exemple et d'entrer en politique ? "Jamais de la vie !", répond-il.
Zadi interprète Stéphane Blé, un éducateur de Bobigny dont le clash avec le maire de gauche et candidat à la présidentielle (Benoît Poelvoorde) devient viral. De fil en aiguille, Blé décide de déposer sa candidature lui aussi.
Jouant les candides dans un monde politique dont il n'a aucun code, Jean-Pascal Zadi est chaperonné par une éminence grise sans foi ni loi, jouée par Eric Judor. Egalement au générique, les humoristes Fary et Fadily Camara, ou encore Marina Foïs, avec un personnage très inspiré de la députée EELV Sandrine Rousseau.
"La série est un peu un parallèle avec ma vie. J'ai toujours été contenu, bridé. On m'a toujours dit : "Cette meuf, tu peux pas, cette boîte-là, tu peux pas rentrer, ce boulot-là, c'est pas pour toi". Avec la série, ça me permet de montrer qu'il faut pas se mettre de limite", poursuit Zadi.
Comme "Tout simplement noir", qui lui avait valu un César du meilleur espoir masculin, "En Place", tourné à Bobigny (Seine-Saint-Denis), est porté par une certaine fraîcheur, souvent à la limite de l'improvisation. Mais la série trouve ses limites, avec un humour inégal, et ses attaques finalement assez convenues sur un monde politique corrompu, et sur la gauche en particulier.
Dans le monde réel, Zadi imagine-t-il qu'un candidat venant des quartiers populaires puisse entrer à l'Elysée ? "La politique tourne tellement en rond. Il y a besoin de nouvelles figures, de nouvelles identités, avec des idées fraîches", répond-il à l'AFP. "Tout est possible ! Moi, je suis le dernier des pouilleux et j'ai réussi à avoir un César", ironise-t-il.
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