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La plus grande banque d'Ethiopie reprend ses opérations au Tigré

La plus grande banque d'Ethiopie reprend ses opérations au Tigré
Le siège nouvellement inauguré de la Commercial Bank of Ethiopia à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 13 février 2021   -  
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AMANUEL SILESHI/AFP or licensors

Ethiopie

La plus grande banque d'Ethiopie, la Commercial Bank of Ethiopia, a annoncé lundi qu'elle avait repris ses opérations financières dans certaines villes de la région troublée du Tigré, après un arrêt de plus d'un an.

"A la suite de l'accord de paix conclu récemment, les succursales que nous avons dans les villes de Shire, Alamata et Korem ont commencé à recevoir de l'argent envoyé de l'étranger et localement. Et elles ont aussi reçu de l'argent en dépôt", a indiqué la banque dans un communiqué.

La banque a assuré "poursuivre ses efforts afin d'élargir (ses) services et, progressivement, reprendre les opérations dans toutes les succursales".

Gouvernement et rebelles ont signé le 2 novembre à Pretoria un accord prévoyant notamment une cessation des hostilités, le retrait et le désarmement des forces tigréennes, le rétablissement de l'autorité fédérale au Tigré et la réouverture des accès à cette région plongée dans une situation humanitaire catastrophique.

Le 7 décembre, les autorités tigréennes avaient confirmé que Mekele, capitale de la région du Tigré, avait été reconnectée au réseau électrique national, après plus d'un an de coupure en raison de la guerre dans cette région du nord de l**'Ethiopie**.

Région la plus septentrionale d'Ethiopie qui abrite six millions d'habitants, le Tigré vit quasiment coupé du monde depuis le début d'un conflit entre le gouvernement fédéral dirigée par le Premier ministre Abiy Ahmed et les autorités régionales issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Elle était privée depuis plus d'un an de nombreux services de base (électricité, télécommunications, banques, carburant...).

Les combats avaient débuté en novembre 2020, quand Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale arrêter les dirigeants de la région qui contestaient son autorité depuis des mois et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires fédérales.

Lors d'une session de questions-réponses avec les députés le 15 novembre, le Premier ministre avait affirmé que les autorités avaient commencé à rétablir télécommunications et électricité dans certaines zones touchées par le conflit.

Les dispositions de l'accord - dans lequel ne figure pas explicitement la restauration de l'électricité et des télécommunications - entrent progressivement en application. L'accès à une partie du nord de l'Ethiopie, dont le Tigré, est interdit aux journalistes.

Selon l'ONU, les deux ans de guerre ont rendu plus de 13,6 millions de personnes dépendantes de l'aide humanitaire dans le nord de l'Ethiopie (5,4 millions au Tigré, 7 millions en Amhara et 1,2 million en Afar).

Sur le plan militaire, les combats se sont arrêtés. Les rebelles ont affirmé avoir "désengagé" 65% de leurs combattants des lignes de front et "commencé à collecter (leurs) armes lourdes et à les rassembler en un endroit".

Les rebelles s'indignent toutefois de la présence persistante de l'armée érythréenne et de forces de sécurité et milices de la région éthiopienne de l'Amhara, qui ont épaulé l'armée fédérale dans le conflit.

Le bilan de ce conflit jalonné d'exactions, qui s'est déroulé largement à huis clos, est inconnu. Le think tank International Crisis Group et l'ONG Amnesty international le décrivent comme "un des plus meurtriers au monde".

La guerre a aussi déplacé plus de deux millions d’Éthiopiens et plongé des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU.

Sur le volet humanitaire, les opérations se sont amplifiées dans le nord de l'Ethiopie depuis l'accord de Pretoria, mais l'aide acheminée reste très inférieure aux besoins.

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