France
La France a annulé jeudi le visa de circulation sur son territoire du militant nigérien de la société civile Maïkoul Zodi, réputé pour ses actions contre la présence des bases militaires occidentales, notamment françaises au Niger.
"Ils (l'ambassade de France) m'ont envoyé tout à l'heure un courrier par email pour me notifier l'annulation de mon visa. Demain (vendredi) j'irai à l'ambassade pour leur demander les raisons", a déclaré à l'AFP Maïkoul Zodi, qui est le coordinateur au Niger de Tournons la Page (TLP), une coalition de plusieurs ONG.
"Je vous informe de l'annulation de votre visa de circulation (...) valable du 03/05/2022 au 02/06/2023", a écrit l'ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, dans ce courrier dont M. Zodi a transmis une copie à l'AFP.
"Il convient de rappeler qu’un visa de circulation n’est pas un droit et qu’il est accordé généralement à des personnes qui sont amenées à se rendre souvent en France pour des raisons professionnelles, ce qui n’est pas le cas de M. Zodi", a précisé à l'AFP M. Itté ajoutant qu'il pouvait "parfaitement déposer une demande de visa s’il a un projet de venue en France ou dans l’espace Schengen".
Faut-il rappeler qu'en décembre 2018, la coalition Tournons la page Niger, a reçu le prix des droits de l’homme de la République française portant sur le thème "défenseurs des droits" et décerné par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).
Maïkoul Zodi est connu pour ses critiques contre la présence des bases militaires étrangères pour la lutte antijihadiste et notamment l'opération française Barkhane qui s'est partiellement repliée au Niger après son retrait du Mali voisin.
TLP a organisé des manifestations à Niamey pour demander le départ de ces forces.
"Nous avons besoin de la coopération française. Mais nous ne voulons pas que la France joue un rôle paternaliste au Sahel", expliquait en juin M. Zodi dans un entretien à l'AFP.
"Au fil du temps, ces forces sont devenues illégitimes parce qu'après dix ans d'existence, la situation ne fait qu'empirer", avait-il relevé.
Cette décision intervient quelques jours après l'interdiction d'entrée et de séjour en France prononcée contre la militante suisso-camerounaise Nathalie Yamb, engagée contre la présence française en Afrique.
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