République démocratique du Congo
Les élèves congolais renouaient lundi avec le chemin de l’école. Mais dans le territoire de Rutshuru dans l'est, la reprise des cours attendra.
Ce matin du 5 septembre, tradition oblige, à Rutshuru, Gisèle Bazubafite accompagne ses enfants à l’école pour ce premier jour de classe. Mais elle va vite déchanter. L’accès à l’école est bloqué par des déplacés de guerre qui occupent plusieurs établissements scolaires de la ville.
" Je suis obligée de m'arrêter, je pensais emmener mes enfants à l'école. Les déplacés ont décidé que nos enfants n'étudieront pas et que, eux, ils ont besoin d'un endroit pour dormir. C'est pour ça que je suis là, surprise, je me demande si mes enfants vont maintenant devenir des enfants des rues dans les quartiers ou quoi, je suis choquée.", raconte-t-elle.
Les déplacés revendiquent aussi leur droit à l’éducation pour leurs enfants. Des congolais privés de rentrée scolaire par la guerre qui sévit dans leurs villages. Ils ont manifesté contre une rentrée scolaire à double vitesse.
" Avant de fuir la guerre, nous étudiions en paix à Jomba. Maintenant, nous souffrons ici. Mais à cause de cette guerre, nous avons échoué et raté notre baccalauréat. Donc nous avons tout perdu et maintenant nous demandons la fin de cette guerre, sinon même les étudiants ici à Rutshuru ne pourront pas étudier.", menace Maombi Sanvura Aline, étudiante déplacée.
Face à ce bras de fer, l’administrateur militaire du territoire de Rutshuru promet d trouver une solution.
" Eh bien, c'est très inquiétant. Ce matin, des enfants sont venus ici. Ils demandaient (ndlr : d'aller à l'école) et c'est normal, ce sont des enfants, il faut les écouter. Nous, en tant que parents, pour nos enfants, nous devons trouver une solution. ", explique le Colonel Bakole Luc, administrateur du territoire de Rutshuru.
En attendant, les salles de classe restent toujours occupées par les déplacées. Retardant la reprise des cours.
A Rutshuru, l'armée congolaise et les Casques bleus affrontent les rebelles du M23, pour "Mouvement du 23 mars" (M23), une ancienne rébellion vaincue en 2013 qui a resurgi en fin d'année dernière et que Kinshasa accuse d'être pilotée et soutenue par le Rwanda voisin.
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