Guinée
Un collectif dont la dissolution a été annoncée par la junte au pouvoir en Guinée a affirmé mercredi maintenir une manifestation qu'il a prévue le 17 août dans le pays et dénoncé son bannissement comme une "décision illégale, sans fondement et arbitraire".
La dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, a été annoncée par un arrêté daté de samedi signé par Mory Condé, ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation,.
Le FNDC a notamment été à l'initiative des manifestations organisées les 28 et 29 juillet, interdites par les autorités et où cinq personnes ont été tuées, pour dénoncer la "gestion unilatérale de la transition" par la junte.
"La prétendue décision illégale, sans fondement et arbitraire, de dissoudre le FNDC témoigne de la volonté (de la junte) de faire de l'intimidation, du harcèlement et donc de la tyrannie les leviers suprêmes de la transition", dit le FNDC dans un communiqué.
Il appelle "tous les citoyens à une mobilisation internationale et nationale en accompagnant les manifestations du 14 août en Belgique et du 17 août sur toute l’étendue du territoire national", dit-il dans ce communiqué. "Exigeons pacifiquement et de manière citoyenne le retour rapide à un ordre constitutionnel. Mobilisons-nous, massivement, pour faire échec à la pérennisation d’un régime militaire en Guinée", ajoute-t-il.
La dissolution du FNDC "est une grave atteinte aux libertés d’association et de réunion pacifique reconnues par la Constitution guinéenne", a dit mercredi Amnesty international dans un communiqué.
L'organisation appelle "les autorités (guinéennes) à rétablir le FNDC et à garantir la liberté d’expression et d’association qui sont des droits consacrés par des conventions et traités internationaux relatifs aux droits humains que la Guinée a ratifiés".
Le FNDC a été le fer de lance de la contestation contre l'ex-président Condé (2010-2021). Début juillet, l'interpellation musclée et la détention de trois leaders de ce collectif avaient provoqué de violents heurts entre des groupes de jeunes et les forces de l'ordre.
Le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre dernier Alpha Condé s'est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans, une durée que des acteurs politiques en Guinée et les Etats ouest-africains veulent plus courte.
La junte a proclamé le 13 mai l'interdiction "jusqu'aux périodes de campagne électorale" de toute manifestation, pendant les trois ans de la transition.
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