Tunisie
En Tunisie, ces artisans continuent de confectionner des chéchias.
Rouge, simple et basse, cette coiffe traditionnelle tunisienne symbole du riche patrimoine d’Afrique du nord, est de plus en plus difficile à trouver avec le temps, abandonné par les générations actuelles qui se tournent vers une mode plus contemporaine.
Le maître artisan Outaiel El –jaoui est l’un des derniers fabricants de chéchias de la médina de Tunis :
"Il faut beaucoup de patience. Il faut que la personnalité de la personne ait un esprit artistique pour qu'elle puisse travailler. Il faut avoir le contrôle de ses mains et de ses doigts" a-t-il expliqué.
Etape par étape, le maître artisan révèle le savoir-faire de son métier. Cette profession encadrée par la loi, nécessite d’être apprenti pendant des années, d’obtenir ensuite un agrément de son maître ainsi que le certificat du chef du souk avant de devenir soi-même maître.
" Cette étape s'appelle le " kabbouss ". On le met (le chapeau) dans de l'eau chaude et du savon pendant environ 17 heures. Ensuite, il devient plus petit. Nous appelons cette procédure 'contraction'. Ensuite, nous brossons le chapeau avec une plante appelée "cardon" de l'intérieur et de l'extérieur, afin de nous débarrasser des poils pour qu'il devienne souple." a ajoutéOutaiel El-Jaoui.
Avant d’arriver entre les mains des maîtres artisans, la chéchia est un grand bonnet de laine blanches à larges mailles tricoté, ajouré et noué par des femmes du sud de la Tunisie.
"Il y a moins de production et le nombre d'artisans diminue, une forte diminution par rapport aux années précédentes, et même (par rapport à) depuis le début du siècle. Le nombre diminue de manière significative. Il ne nous reste plus qu'un maximum de 10 ou 12 artisans." a ditOutaiel el-Jaoui, fabricant de "chéchia" dans la médina de Tunis.
La douzaine de fabricants qui résistent dans la médina exportent 90% de leur production dans l’ensemble du monde musulman notamment en Libye, en Turquie ou dans des pays africains.
Dans ces régions, la chéchia est de teinte noire.
Aujourd’hui très demandé par la clientèle touristique, el chéchia voit une version industrielle à moindre coût envahir le marché.
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