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Des Maliens dénoncent l'absence de l'autorité de l'État dans le centre

Les troupes maliennes prennent position devant l'hôtel Radisson à Bamako, le 20 novembre 2015.   -  
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HABIBOU KOUYATE/AFP

Mali

Le Mali observe depuis mardi, trois jours de deuil national décrété par les autorités de la transition après l’attaque le week-end dernier dans le centre du pays qui ont fait 132 morts. Alors que les drapeaux sont en berne à Bamako la capitale, des populations dénoncent l’absence de l’autorité de l’Etat dans la région endeuillée.

"A mon avis, beaucoup de choses sont dites à Bamako qui sont différentes de la réalité. Je suis de la région, il n'y a pas d'autorité étatique là-bas. Nous vivons sans loi. C'est le chacun pour soi, c'est la loi du plus fort. La population voit ce qui se passe, mais elle ne peut rien. Nous sommes déjà à 2 ans, sans pouvoir aller au champ, alors que c'est notre gagne-pain. Finalement, nous sommes obligés de migrer vers la capitale..", explique  Amadou Kassambala, Vendeur ambulant à Bamako, originaire de la région frappée par la violence. 

Après avoir écumé le septentrion malien, les djihadistes ciblent de plus en plus les régions du centre.

"" Aujourd'hui, le regain de tension est peut-être lié à l'expiration aujourd'hui de ces accords locaux, mais peut aussi être lié à l'intensification des opérations militaires des forces de défense qui peuvent mettre fin au processus de dialogue qui avait été initié par les autorités maliennes depuis 2019.", souligne Baba Dakono, directeur de l'Observatoire citoyen de la gouvernance et de la sécurité.

L'acteur de la société civile propose sa recette face cette recrudescence de la violence dans la zone. 

"La réponse est avant tout, l'amélioration de la réponse à cette menace sécuritaire, parce qu'une focalisation uniquement sur la question militaire a montré ses limites ces dernières années. Il faut apprendre des limites des réponses observées, pour aller vers des solutions globales qui incluent non seulement la réponse militaire, mais aussi des réponses politiques qui prennent en compte les préoccupations des populations, qui sont liées à la qualité de la gouvernance et à la justice, notamment.", explique Baba Dakono.

Depuis le début de l'année, plusieurs centaines de civils sont morts dans des attaques dans le centre et le nord du Mali.

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