Ghana
Alors que les perspectives financières mondiales continuent de s'assombrir avec la guerre en Ukraine, de nombreux pays africains se préparent à affronter la tempête.
Lors de l'assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) qui se tient à Accra, la capitale du Ghana, un délégué du Sénégal a souligné les défis que les pertes de revenus dues à la pandémie ont eu sur le développement des infrastructures, l'agriculture et le chômage des jeunes.
"Selon moi, le plus grand défi que l'Afrique est confronté, est le changement climatique. Comment l'Afrique doit s'adapter avec tout ce qui se passe avec le changement climatique ? Mais aussi permettre à l'Afrique de s'ouvrir à un autre instrument financier pour permettre d'accélérer le développement du continent", déclare Ibrahim Bory Camara, de la délégation guinéenne.
"Nous avons besoin de routes, de ports, de chemins de fer, d'autoroutes pour transporter les marchandises d'un point A à un point B. Aujourd'hui le déficit infrastructurel a un impact sur le PIB et la croissance. Nous avons des défis en termes de chômage des jeunes. Nous avons des défis en ayant plus de 50% de la population, qui sont des femmes, qui n'ont pas d'emploi. Ils sont touchés de manière disproportionnée par le changement climatique parce que beaucoup d'entre eux sont des agriculteurs de subsistance", souligne pour sa part Sigh Diagne, de la délégation sénégalaise.
Bien que la commissaire sud-africaine au Ghana, Grace Mason, ait également reconnu l'impact négatif des perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales sur de nombreux Africains, elle a souligné que les institutions multilatérales comme la BAD peuvent jouer un rôle important dans la relance économique du continent :
"Il ne s'agit pas de regarder les défis du développement, mais de regarder les opportunités. C'est pourquoi nous sommes ici : pour tirer parti des opportunités, en particulier des institutions multilatérales comme la BAD, afin de tracer la trajectoire de développement du continent."
Lundi, la BAD a approuvé un programme d'urgence de 1,5 milliard de dollars pour atténuer l'impact de l'aggravation de l'insécurité alimentaire sur le continent.
Patrick Ndzana Olomo, économiste principal chargé de la transformation productive à l'Union africaine (UA), a déclaré à Africanews que la stimulation de la production intérieure est l'un des principaux moyens par lesquels les économies peuvent protéger leurs citoyens contre les perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales :
"Il est nécessaire que les pays africains produisent les biens qu'ils consomment. Ce qui est particulièrement important dans le cadre de l'AFCFTA, qui offre un marché continental de près de 1,3 milliard de personnes avec un écart combiné de 3 000 milliards USD. C’est une opportunité d'accélérer la transformation structurelle et l'industrialisation".
Ces réunions annuelles d'une semaine ont rassemblé plusieurs gouverneurs de banques centrales, ministres et délégués pour discuter de l'impact du changement climatique en Afrique et des moyens par lesquels les gouvernements peuvent renforcer la résilience et réaliser des transitions énergétiques efficaces.
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