Nigeria
L'attaque contre un train de passagers lundi soir dans le nord-ouest du Nigeria par des hommes armés a fait "des blessés et des morts" parmi les 1 000 voyageurs, ont indiqué mardi matin les autorités locales dans un communiqué.
Lundi soir, un haut-responsable sécuritaire avait affirmé à l'AFP que l'attaque avait été repoussée par les militaires et qu'il n'y avait pas eu de victimes. Mais mardi matin, les autorités ont publié un communiqué affirmant que "les passagers ayant été blessés, ou qui sont décédés ont été transférés dans des hôpitaux".
Le responsable de la sécurité de l'État de Kaduna, Samuel Aruwan, n'a pas communiqué un bilan exact, ni indiqué si des passagers avaient été enlevés, précisant toutefois "qu'une opération de sauvetage était en cours". Selon ce dernier communiqué, "l'évacuation des passagers pris au piège à bord du train Abuja- Kaduna a pris fin ce matin".
Le train a été attaqué vers 21h près de la gare de Rijana, sur la ligne reliant Abuja, la capitale du Nigeria, à Kaduna, une ville du nord-ouest du pays, où des hommes armés avaient déjà tenté d'attaquer samedi l'aéroport. Selon plusieurs sources, les attaquants ont déclenché des explosifs, endommageant les rails, et tiré de très nombreux coups de feu, avant d'être repoussés une heure plus tard par des militaires déployés sur place.
Abdulwadud Ahmad, un survivant, a déclaré qu'il connaissait neuf passagers tués, dont une personne assise près de lui. "Ils ont bombardé la voie et ont commencé à échanger des tirs avec la sécurité à l'intérieur du train", a-t-il déclaré à l'AP. "Ils ont maîtrisé les forces de sécurité, puis sont entrés dans le train (...) et ont enlevé beaucoup de gens. Ils ont tué certaines personnes intentionnellement tandis que d'autres (ont été tuées) par des balles perdues".
Enlèvements contre rançons
Il s'agit des dernières violences en date imputées à des gangs appelés localement "bandits", qui sévissent dans le nord-ouest et le centre du pays le plus peuplé d'Afrique, où ils pillent, kidnappent et tuent. Depuis plusieurs années, de nombreux enlèvements contre rançons sont pratiqués sur l'autoroute reliant Abuja à Kaduna, principale route menant vers Kano, deuxième ville du pays et important carrefour commercial dans le Sahel.
Face à cette insécurité croissante, de nombreux voyageurs préfèrent désormais prendre le train ou l'avion, plus chers, mais plus sûrs. Mais depuis plusieurs mois, la situation semble toutefois s'être dégradée.
En octobre dernier, des hommes armés avaient déjà tenté d'attaquer la même ligne de train, et samedi dernier une attaque a été repoussée par des militaires à l'aéroport de Kaduna, où des assaillants ont tué un garde de sécurité et interrompu momentanément le trafic aérien.
Selon Oluwaseyi Adetayo, expert en sécurité et ancien officier de la police secrète nigériane, le Département des services de l'État, les autorités nigérianes sous-évaluent soit la situation sécuritaire en déclin, soit les capacités des tireurs. "Nous continuons à faire la même chose encore et encore et à attendre des résultats différents", a-t-il déclaré. "Nous devons développer une approche plus importante plutôt qu'une solution rapide".
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