Mali
Après des semaines de tensions avec le gouvernement malien de transition, la France et ses partenaires européens ont officialisé jeudi leur retrait militaire du Mali. À Bamako, même si leur départ ne surprend pas, l'avenir de la lutte antijihadiste préoccupe certains habitants.
La France va retirer ses troupes du Mali neuf ans après sa première intervention, mais elle a l'intention de maintenir une présence militaire dans les pays voisins d'Afrique de l'Ouest, a déclaré jeudi le président Emmanuel Macron. Le président français accusé la junte militaire au pouvoir au Mali de négliger la lutte contre les extrémistes islamiques et a déclaré qu'il était logique que la France se retire puisque son rôle n'est pas de remplacer un État souverain sur le champ de bataille.
"La victoire contre la terreur n'est pas possible si elle n'est pas soutenue par l'État lui-même", a déclaré le dirigeant français lors d'une conférence de presse avec des responsables de l'UE et de l'Union africaine.
La France compte environ 4 300 soldats dans la région du Sahel, dont 2 400 au Mali. La force dite Barkhane est également engagée au Tchad, au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie. Un porte-parole des forces armées françaises, le colonel Pascal Ianni, a déclaré que la France avait pour objectif final de réduire le nombre de ses troupes au Sahel à 2 500-3 000.
M. Macron a déclaré que le retrait français se ferait "de manière ordonnée", en coordination avec l'armée malienne. La France commencera par fermer des bases militaires dans le nord du Mali, et le retrait prendra quatre à six mois, a-t-il dit.
Les dirigeants européens ont simultanément annoncé jeudi que les troupes d'une force opérationnelle militaire dirigée par l'UE, connue sous le nom de Takuba, se retireraient également du Mali. La force Takuba est composée de plusieurs centaines de soldats des forces spéciales d'une douzaine de pays, dont la France. a ministre allemande de la défense, Christine Lambrecht, s'est dite "sceptique" quant à la possibilité pour l'Allemagne de continuer à participer à la formation des forces armées maliennes, ce qui soulève des doutes quant à l'avenir de la mission de l'UE.
Interrogé sur le départ éventuel des troupes britanniques du Mali, le ministre britannique de la défense, Ben Wallace, a déclaré que le gros des Britanniques travaillait avec l'ONU aux côtés des troupes allemandes et suédoises.
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