Soudan
Le général Abdel Fattah al-Burhane, auteur d'un putsch au Soudan fin octobre, a nommé jeudi un nouveau Conseil de souveraineté, dont ont été exclus les représentants du bloc réclamant un transfert du pouvoir aux civils.
Après la chute en 2019 du dictateur Omar el-Béchir, un Conseil de souveraineté, composé de civils et militaires, avait été mis en place pour chapeauter la transition vers la démocratie sous la présidence du général Burhane.
Depuis des jours, les militaires annonçaient la formation "imminente" d'autorités pour mener le pays vers des élections libres, assurant seulement avoir dû écarter des dirigeants civils qui n'étaient pas d'accord avec eux sur le chemin à prendre vers la démocratie. Le 25 octobre, ce dernier a dissous toutes les institutions, décrété l'Etat d'urgence et arrêté la plupart des dirigeants civils, ce qui a valu au Soudan une avalanche de condamnations et des coupes dans l'aide internationale.
Le gouvernement, dont plusieurs ministres sont toujours détenus et le Premier ministre Abdallah Hamdok en résidence surveillée, n'a, lui, jusqu'ici pas été remplacé.
Avec son décret de jeudi soir, le général Burhane conserve la présidence du Conseil de souveraineté, a annoncé la télévision d'Etat. Le général Mohamed Hamdan Daglo, à la tête des très puissantes Forces de soutien rapide, des paramilitaires accusés d'exactions dans la région du Darfour (ouest) ou lors de la répression de la révolte anti-Béchir, reste son numéro deux.
Au Soudan, le ministre déposé de l'Information, Hamza Baloul, a qualifié sur Facebook les nominations de jeudi soir de "fuite en avant".
La nouvelle instance compte 14 membres. Seuls 13 noms ont toutefois été annoncés par la chaîne officielle Sudan TV. Le quatorzième membre doit représenter l'Est, où des manifestants ont bloqué pendant un mois et demi Port-Soudan, le poumon commercial du pays, et n'a visiblement pas encore été accepté par tous.
Sur les 13 noms annoncés, seuls quatre sont nouveaux: des personnalités non-partisanes qui remplacent les quatre représentants des Forces de la liberté et du changement (FLC), l'union des forces civiles née de la révolte anti-Béchir, dont certains ont été arrêtées le jour du coup d'Etat.
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