Soudan
Au Soudan, plusieurs personnes sont détenues depuis l'arrivée de la junte au pouvoir. Des familles peinent a avoir des nouvelles de leurs proches.
Amani Malik Ibrahim est inquiète. Le 25 octobre, Ibrahim al-Sheikh, son époux, alors ministre de l’industrie dans le gouvernement de transition au Soudan a été arrêté par les hommes armés à son domicile, quelques heures avant le coup d’Etat du général Abdel-Fattah al-Burhan.
Ibrahim dit que son mari souffre de diabète et d'hypertension artérielle, et qu'il était déjà malade avant d'être emmené. Si elle a pu communiquer avec son mari, 12 jours après son arrestation, elle est loin d'être rassurée.
" Il a quitté la maison malade. Je sentais qu'il n’allait pas bien. Ce n'est pas la voix normale d'Ibrahim. Je lui ai demandé où il était détenu et il n'a pas répondu car il est clair qu'il y avait quelqu'un au téléphone avec lui.", a déclaré Amani Malik Ibrahim, épouse d'Ibrahim al-Sheikh.
Plus de cent personnes, autorités gouvernementales, dirigeants politiques et manifestants ont été arrêtées depuis le 25 octobre au Soudan.
" Le sort des personnes détenues est inconnu et les avocats travaillent actuellement sur ce sujet, présentant des demandes même au commandant général des forces armées, mais jusqu'à présent, il n'y a personne qui aide à savoir ce qui arrive aux détenues, ou même leur emplacement et leur traitement. Il n'y a aucune information.", explique El Tahir Maki Idris, avocat des militants détenus et membre de la famille d'Ibrahim al-Sheikh.
La junte au pouvoir au Soudan, a justifié son coup de force par la nécessité de relancer le processus démocratique dans le pays. Explication balayée par l’épouse de l’ex-ministre soudanais de l’industrie.
"Le Soudan, depuis 60 ans ou moins, n’avance pas à cause des régimes militaires, alors quand une grande révolution comme celle-ci arrive, et vous venez et menacez cela, il n’y a aucune excuse pour dire que c'est une correction du chemin vers la démocratie. C’est un coup contre la démocratie. ", souligne Amani Malik Ibrahim.
Ibrahim al-Sheikh, président du Parti du Congrès soudanais est accusé d’incitation à la rébellion. Et risque la prison à vie. La pression s’accentue cependant sur la junte pour un retour des civils au pouvoir.
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