Tunisie
"Mon corps n'est pas un espace public", "Non à l'exhibitionnisme devant les élèves" étaient quelques uns des slogans scandés par les membres de l’organisation féministe tunisienne Aswat Nissa et d'#Enazeda le #MeToo tunisien. Ils s’étaient rassemblés devant le tribunal de première instance de la ville de Nabeul, ce jeudi, jour de la première audience du procès du député Zouhair Makhlouf, accusé de harcèlement sexuel.
"Aujourd'hui, l'agresseur est un représentant de personnes qui avaient un pouvoir important dans la région. Nous voulons dire aux femmes que quels que soient les pouvoirs que leur agresseur peut avoir sur elles ou utilise contre elles, elles peuvent toujours demander justice", dit Sarra Ben Said, militante féministe et directrice exécutive d'Aswat Nissa.
En 2019, une jeune fille publie sur les réseaux sociaux des photos de Zouhair Makhlouf se masturbant dans sa voiture devant un lycée. Elle accuse par ailleurs le députe de harcèlement sexuel. Depuis, Zouhair Makhlouf nie tout en bloc et reproche au mouvement #EnaZeda de s’être emparé de l’histoire et de le traîner dans la boue.
"J'ai été emprisonné trois fois sous la dictature de Ben Ali, mais, là, c'est la pire injustice que j'ai subie. #EnaZeda a massacré ma personnalité. Ils m'ont représenté comme un diable. Je veux dire qu’il est bien d'avoir une société civile énergique, mais eux ont causé des dégâts. Ils n'écoutent pas les deux parties et ne regardent les choses que sous un seul angle", argumente Zouhair Makhlouf.
À l’époque, malgré l’enquête en cours, Zouhair Makhlouf a évité les poursuites et a pu continuer à siéger au parlement tunisien en raison de son immunité parlementaire. C’est aussi ce que dénonce l’association Aswat Nissa qui estime que la justice n’a pas joué son rôle dans cette affaire.
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