Ghana
Une proposition de loi qui veut restreindre les libertés des minorités sexuelles au Ghana cristallise les tensions entre l'Église anglicane et sa branche ghanéenne, cette dernière soutenant activement l'adoption de la loi.
Au Ghana, pays très religieux à majorité chrétienne, les relations entre personnes de même sexe sont interdites mais personne n'a jamais été poursuivi sous la loi datant de l'ère coloniale. Cependant, les personnes LGBT+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, et intersexes et les autres) y sont régulièrement la cible de discriminations.
Actuellement débattue au Parlement, la proposition de loi "pour la promotion des droits sexuels appropriés et des valeurs familiales ghanéennes" est condamnée par une partie de la communauté internationale et les défenseurs des droits.
Condamner l'homosexualité
Cette loi, soumise au Parlement par des députés de l'opposition, prévoit notamment de criminaliser la défense des droits des personnes LGBT+, une obligation de dénoncer "des suspects", la promotion des thérapies de conversion ou encore l’imposition de peines de prison plus lourdes pour condamner l'homosexualité.
Début octobre, les évêques de l'Église anglicane du Ghana avaient activement soutenu la proposition de loi, affirmant que les personnes LGBT+ "étaient impies". Une position en désaccord avec la Communion anglicane mondiale qui se dit "gravement préoccupée par ce projet de loi" et "contre la criminalisation des personnes attirées par le même sexe", a insisté mardi le chef spirituel des Anglicans, Justin Welby.
Différentes branches
L'Église anglicane, qui rassemble quelque 80 millions de fidèles à travers le monde, est constituée de différentes branches, dont certaines plus libérales, comme aux Etats-Unis ou en Ecosse, et d'autres très conservatrices, comme au Ghana ou au Nigeria.
"Nous sommes une famille mondiale d'églises, mais la mission de l'église est la même dans chaque culture et chaque pays : démontrer, par ses actions et ses paroles, l'offre d'amour inconditionnel de Dieu à chaque être humain par Jésus-Christ", a insisté l'archevêque de Canterbury.
Veto présidentiel
En réponse, le directeur de l'archevêché du Ghana, George Dawson-Amoah, a déclaré maintenir ses positions. "Nous ferons tout en notre pouvoir pour nous assurer que la proposition de loi se concrétise".
Si le texte était adopté par le Parlement, l'ancien avocat des droits humains réélu Président en décembre, Nana Akufo-Addo, pourrait soit le promulguer soit mettre son veto.
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