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RDC : une manifestation d'opposition, interdite, réprimée à Kinshasa

L'opposant Martin Fayulu, membre de la plateforme Lamuka   -  
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Jerome Delay/Copyright 2019 The Associated Press. All rights reserved.

République démocratique du Congo

Une manifestation d'opposition, interdite par les autorités, a été rapidement réprimée mercredi à Kinshasa par la police, qui a procédé à des interpellations, ont constaté de journalistes de l'AFP.

Sur le long de la route, un important dispositif policier était visible sur plusieurs kilomètres, du Palais du peuple (siège du parlement, dans le nord de la capitale) jusque dans le district populaire de la Tshangu.

Au moins huit personnes ont été interpellées et d'autres malmenées par des policiers.

Des photos et vidéos montrant l'interpellation brutale d'un journaliste congolais correspondant de Radio France Internationale (RFI), Patient Ligodi, ont été publiées sur les réseaux sociaux.

Dans un communiqué, les correspondants congolais de la presse internationale en RDC ont dénoncé "l'interpellation musclée et sauvage" de M. Ligodi. Notre confrère "s'est pris des coups, ses bourreaux se sont assis sur lui dans la voiture" où "il étouffait complètement", ont-ils noté, en exigeant que "les policiers auteurs de ces brutalités soient arrêtés et poursuivis" tout comme leur "chef hiérarchique direct".

"Par solidarité à notre confrère Patient Ligodi, nous nous proposons de décider d'un embargo sur les activités étatiques si nous constatons que l'ordre venait du gouvernement", ajoutent-ils.

Des policiers à bord de deux jeeps ont rapidement dispersé une vingtaine de personnes qui tentaient de marcher dans un quartier de la commune populaire de Ndjili (Est). Les manifestants brandissaient une banderole exigeant "la dépolitisation de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante)".

Un peu plus loin, plusieurs groupes de policiers anti-émeute et d'autres armés ont interdit aux vendeurs d'un marché au bord du boulevard Lumumba d'étaler leurs marchandises et demandé aux autres personnes présentes de se disperser.

L'appel à manifester avait été lancé par la plateforme politique Lamuka. L'ancien Premier ministre Adolphe Muzito, un des leaders de Lamuka, a accusé "la soldatesque de Tshisekedi d'avoir réprimé (...) une marche pacifique".

La manifestation avait été interdite pour ce mercredi par la mairie qui l'avait renvoyée à vendredi.

"Les manifestants ont été empêchés de se rassembler. C'est dommage de voir ça pour un pouvoir qui est pourtant animé par des gens qui avaient lutté pendant de nombreuses années pour un État de droit. C'est dommage que nous puissions recevoir de M. Tshisekedi et ses amis une telle répression", a-t-il déploré dans une interview à l'AFP.

La marche visait à dire non à une "Ceni politisée", au "glissement" (report de la présidentielle) et "à la fraude électorale en 2023", a ajouté M. Muzito.

L'appel à manifester avait également été lancé dans d'autres provinces. A Lubumbashi, deuxième ville du pays, dans le sud-est, la manifestation a été dispersée par la police à coup de gaz lacrymogène. Une dizaine de manifestants ont déposé un "mémorandum" au consulat de la Belgique, a constaté un correspondant de l'AFP.

Ancien opposant, le président Félix Tshisekedi est arrivé au pouvoir en janvier 2019, en succédant à Joseph Kabila (2001-2019).

La prochaine présidentielle est prévue en décembre 2023. La nomination des membres de la commission électorale est au point mort depuis plusieurs semaines.

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