Sénégal
Âgé de 31 ans, l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr est en pleine ascension littéraire avec son quatrième roman. Goncourt, Médicis, Femina, Renaudot: les quatre l'ont inclus dans leur première sélection.
Avec son quatrième roman paru en août, intitulé "La Plus Secrète Mémoire des hommes", l’écrivain originaire de Diourbel à l’est de Dakar, ne portait pas son attention sur les prix littéraires, mais pourtant les récompenses semblent vouloir s’intéresser à lui. Rien est encore définit, mais en figurant sur la première sélection des grands prix littéraire comme le Goncourt ou encore le Renaudot, Saar et l’agilité de sa plume attirent l’attention sur sa littérature. "La Plus Secrète Mémoire des hommes" raconte l'histoire de deux écrivains sénégalais, l'un contemporain, à la recherche de lui-même, qui ressemble à l'auteur, l'autre qui a eu son heure de gloire en 1938, avant une déchéance rapide, le mystérieux T.C. Elimane, inspiré du Malien Yambo Ouologuem, lui-même prix Renaudot en 1968.
En apparence réservé et modeste, Mohamed Mbougar Sarr embrasse dès lors le succès qui se présente à lui-même s’il semble le vivre avec détachement.
"Ces histoires de prix, j'ai toujours regardé ça d'un peu loin, tout en m'y intéressant. Je ne savais pas comment ça fonctionnait. Evidemment, ça m'a réjoui, j'ai été très honoré, très touché, mais je comprends que ce ne sont que des premières listes", confie-t-il à l'AFP, rencontré lors du festival Le Livre sur la place à Nancy.
L'affaire l'a même mis dans un certain embarras, puisqu'à son éditeur Philippe Rey, grand amateur de course à pied, il avait fait la promesse de courir un marathon s'il était sur trois listes. Il croyait prendre peu de risques. Aujourd'hui, en donnant tout à la littérature, ce grand milieu de terrain a délaissé le sport.
"La fiction l'a emporté"
Talentueux dans l’art qu’est la littérature, il rejoint le Prytanée militaire de Saint-Louis, filière extrêmement sélective, puis une classe préparatoire en France, et enfin l'Ecole des hautes études en sciences sociales à Paris, où il a commencé un doctorat de lettres. "Je n'ai pas terminé ma thèse, parce que j'ai commencé à beaucoup écrire à ce moment-là, et que la fiction l'a emporté", confie-t-il.
À ses 24 ans, il fait son entrée en littérature avec "Terre ceinte", publié par une maison dont le catalogue l'avait formé, Présence africaine. Après un deuxième roman chez le même éditeur, Philippe Rey l'a convaincu de le rejoindre pour les troisième et quatrième. Dans son quatrième roman il aborde le malentendu persistant entre auteurs africains et monde littéraire français, en mêlant imagination et observation.
"Je suis bien conscient qu'être un écrivain africain publié en France peut être compliqué, comme pour tous ceux qui viennent d'une marge. Mais c'est en train de changer. Que la littérature africaine reste largement à connaître, c'est aussi une chance pour elle" soutient-il.
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