République démocratique du Congo
Depuis quelques jours en RDC, la proposition de loi sur la « congolité » enflamme le débat politique. Elle prévoit d'exclure de l'élection présidentielle, mais aussi d’autres fonctions régaliennes, toute personne dont les deux parents ne seraient pas congolais. Le projet de loi divise la classe politique, mais aussi les habitants, comme l’analyste politique Grâce Omar Matandiko, qui estime qu’il pourrait réveiller de vieux démons.
"S'il faudrait qu'on parle de la congolité aujourd'hui c'est reculer en arrière, vous savez que cette loi va seulement retracer, peindre en rouge les lignes de nos divergences politiques, ethniques mais cela va aussi amener les gerbes des conflits, réveiller ces gerbes qui existent aujourd'hui ça menacerait même notre cohésion nationale, notre unité notre vivre-ensemble".
Ce projet est tellement controversé que même l’Église s’est exprimé sur le sujet. Il y a quelques jours, l’un des 2 cardinaux du pays a appelé les Congolais à se montrer vigilants.
"Évidemment l'avantage de cette loi, c’est qu'elle vient d'abord élaguer ce malaise qui fragilise la population congolaise, qui pense qu'il y a des infiltrés dans ce pays. On a plus confiance en nos dirigeants seulement parce qu'on pense qu'ils ne sont même pas des Congolais", explique Gedeon Kasereka, un habitant de Kinshasa.
Jusqu'ici, le gouvernement ne s’est pas encore exprimé sur ce projet de loi. Mais son porte-parole, a réfuté le terme « congolité » qu’il juge dangereux et de nature à diviser.
"Moi en tant qu'une femme congolaise, je pense que c'est bien avec cette loi. Parce que celui qui dirige le pays doit avoir des parents qui sont connus et qui sont tous congolais", explique Mireille Masika, une habitante de Goma.
Qualifiée de « discriminatoire » ou d’ « anticonstitutionnelle » par ses adversaires, cette proposition de loi a encore du chemin à faire avant d’être promulguée. Elle doit franchir plusieurs étapes, à commencer par une Assemblée nationale très divisée sur la question.
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