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L'Afrique a besoin de 285 milliards de dollars d'ici 2025 pour tenter de sortir la tête de l'eau. Cette décision intervient alors que les économies du continent sont en difficulté après avoir été durement touchées par la pandémie de coronavirus.
Parmi les pistes évoquées lors du Sommet de Paris sur le financement des économies africaines figure le droit de tirage spécial initié par le Fonds monétaire international (FMI) il y a 52 ans. Cette facilité de tirage de billets de banque, utilisée avec parcimonie, donne aux pays membres la possibilité de "tirer" des liquidités pour compléter leurs réserves financières.
Cette alternative est toutefois soumise à la notion de quotas, qui tiennent compte de la puissance économique de chaque région du monde. Le principe vise à limiter le taux d'endettement mais il est loin de satisfaire les attentes de l'Afrique. Ainsi, 33 milliards de dollars sont estimés pour le continent, mais les dirigeants affirment qu'un minimum de 100 milliards de dollars est nécessaire.
Face à cette faible somme, les chefs d'État africains attendent un geste des économies les plus riches. Dans ce qui pourrait être un coup de pouce, le président français Emmanuel Macron a fait écho aux appels lancés lors du Sommet de Paris._ "Il faut donner des parts de DTS à l'Afrique comme un geste de solidarité"_, a-t-il déclaré. Ces appels seront-ils entendus ? Le continent croise les doigts.
Selon Thomas Mélonio, directeur exécutif chargé de la recherche et de l'innovation à l'Agence française de développement (AFD), les économies africaines ont besoin d'être autofinancées en mobilisant des recettes intérieures par le biais de taxes. "Beaucoup d'Africains ont de l’épargne qui pourrait être converti en investissements par le système financier. Il faut donc développer les systèmes financiers africains pour que l'Afrique finance son propre développement."
Production de cacao biologique en Côte d’Ivoire
Les prix du cacao en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, ont chuté pour la deuxième année consécutive et les agriculteurs sont scandalisés. Mais pas à M'Brimbo, un village du centre de la Côte d'Ivoire qui, il y a 11 ans, est devenu un banc d'essai pour la culture biologique du cacao.
Le collectif des agriculteurs locaux vend sa production de haute qualité au double du prix du marché du cacao non biologique. Le chocolat fabriqué à partir de leur cacao, vendu dans les supermarchés français sous la marque "Grand Cru M'Brimbo", est très recherché. "Ils produisent entre 200 et 280 tonnes. Cette année, nous allons leur acheter 200 tonnes. Ils sont passés au bio, avec un cacao de très bonne qualité qui est reconnu internationalement", explique Arthur Gautier, ingénieur agronome chez Ethiquable.
Le cacao est l'épine dorsale de l'ascension de la Côte d'Ivoire comme l'une des principales économies d'Afrique de l'Ouest. Aujourd'hui, le pays produit deux millions de tonnes de cacao par an, soit l'équivalent de plus de 40 % du marché mondial. Néanmoins, l'expansion a également coûté cher à l'environnement. Les forêts ont été détruites et, dans certains endroits, des herbicides et des pesticides ont souillé les sols.
Grâce à des techniques mises au point en Amérique latine, les agriculteurs de M'Brimbo désherbent leurs champs manuellement et ont développé des méthodes spécifiques pour sécher et fermenter les fèves de cacao.
"Quand nous avons commencé, nous avons vu l'importance de cultiver bio et nous avons vu ce que le bio nous a apporté. Au début, j'avais un vélo, aujourd'hui je peux construire (une maison), et j'ai une moto. Il y a eu un changement dans ma vie. J'ai pu envoyer mes enfants à l'école, comme il se doit. Cela signifie donc que l'agriculture biologique est vraiment une bonne chose", déclare Evariste Solo, cultivateur et président de la Société coopérative équitable du Bandama (SCEB).
La coopérative a produit 13 tonnes de cacao avec 33 planteurs en 2010, et cette année elle devrait produire plus de 200 tonnes, avec 264 planteurs. Dix autres coopératives de Côte d'Ivoire produisent désormais du cacao biologique et d'autres devraient suivre le mouvement.
Pagne tissé béninois
Au Bénin, l'entrepreneuriat dans le secteur de la mode et du textile est en plein essor. Ce boom serait dû à un regain d'intérêt pour la consommation de la production locale et à l'évolution des goûts en matière de mode.
Dans ce contexte, la créatrice Elvira Akplogan a décidé de créer sa marque, ''Loan-H''. L'objectif, apporter une touche de modernité au Kanvo, le pagne tissé du Bénin. "Les gens ont compris que le tissu est une matière recherchée, une matière exploitable. Nous travaillons à rendre le tissu ''Loan-H'' plus souple, plus maniable et facile à utiliser dans la vie de tous les jours. Mon grand souhait est que le Bénin ait son propre label car il ne sert à rien d'avoir du coton chez soi et de ne pas produire du tissu", a déclaré Elvira Akplogan, PDG de ''Loan-H''.
Pour arriver à ce résultat, la jeune femme va mettre en place sa propre unité de production de pagne tissé. Pour chaque collection, au moins 54 rouleaux de 25 mètres de pagne tissé sont produits, ainsi que 300 pièces de vêtements par trimestre. Les acheteurs sont des inconditionnels du pagne et des professionnels de la mode. De quoi réchauffer le cœur des confectionneurs.
"Après avoir fini les tissus, quand je les trouve dans les magasins ''Loan-H'', ça me fait chaud au cœur quand je les regarde et je me demande si c'est moi qui les ai fait sortir avec l'aide de ''Loan-H''. Donc j'ai du potentiel et je ne le savais pas'', avance Christian Adjehounou, chef tisseur chez ''Loan-H''.
Malgré l'engouement autour du pagne tissé béninois, les quantités produites restent trop faibles pour satisfaire la demande. Ceci est dû à l'absence d'une industrie textile développée dans le pays.
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