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Kenya : les camps de Dadaab et Kakuma fermés d'ici juin 2022

Kenya : les camps de Dadaab et Kakuma fermés d'ici juin 2022
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Jerome Delay/AP2011

Kenya

Le Kenya souhaite, d’ici le 30 juin 2022, fermer deux camps de réfugiés qui accueillent des centaines de milliers de réfugiés de pays déchirés par la guerre. Cette annonce fait suite à une réunion entre le président kenyan Uhuru Kenyatta et le Haut-Commissaire des Nations unies  (HCR) pour les réfugiés, Filippo Grandi, au sujet du statut des deux camps où vivent 433 765 réfugiés et demandeurs d'asile. La plupart des personnes présentes dans ces deux camps sont originaires de Somalie et du Sud-Soudan.

"Une équipe conjointe composée de représentants du gouvernement kényan et du HCR sera donc formée pour finaliser et mettre en œuvre une feuille de route sur les prochaines étapes vers une gestion humaine des réfugiés dans les deux camps", indique une déclaration conjointe. Au début du mois, le HCR a présenté au Kenya des_"mesures durables fondées sur les droits"_pour trouver des solutions au déplacement de longue date des réfugiés. Cette présentation faisait suite à un ultimatum de deux semaines donné par le ministre de l'Intérieur kényan pour qu'elle présente une feuille de route en vue de la fermeture de ces camps vieux de plusieurs décennies.

Les efforts du gouvernement kényan pour fermer les camps plus tôt ont été bloqués après que la Haute Cour ait émis une ordonnance temporaire, qui sera valable pendant 30 jours, après que l'ancien aspirant à la présidence Peter Gichira ait déposé un recours juridique visant à bloquer la fermeture des deux camps. Les "mesures durables et fondées sur les droits" prises par le HCR comprennent le retour volontaire des réfugiés dans la sécurité et la dignité, les départs vers des pays tiers dans le cadre de divers arrangements, et des options alternatives de séjour au Kenya pour certains réfugiés originaires de pays de la Communauté d'Afrique de l'Est.

"Nous sommes sérieux quant à l'achèvement du programme de rapatriement que nous avons commencé en 2016, en pleine conscience de nos obligations internationales et de notre responsabilité nationale. Nous réitérons donc notre position antérieure de fermer les deux camps de Dadaab et de Kakuma d'ici le 30 juin 2022", a déclaré le ministre de l'Intérieur Fred Matiang'i, selon le communiqué.

"Je suis convaincu que le gouvernement et le peuple kényans continueront à faire preuve d'une généreuse hospitalité à l'égard des réfugiés, comme ils le font depuis près de trois décennies, tandis que nous poursuivons les discussions sur une stratégie visant à trouver les solutions les plus durables, appropriées et fondées sur les droits pour les réfugiés et les demandeurs d'asile résidant dans les camps de réfugiés de Dadaab et de Kakuma", a pour sa part déclaré Filippo Grandi. Les réfugiés des pays d'Afrique de l'Est auront la possibilité de se voir délivrer gratuitement un permis de travail afin de pouvoir s'intégrer dans les communautés kényanes ou de retourner dans leur pays d'origine, a indiqué Fred Matiang'i.

Le Kenya a déclaré que le camp de réfugiés de Dadaab, situé près de la frontière somalienne, était une source d'insécurité. Certains responsables ont fait valoir qu'il a été utilisé comme un terrain de recrutement pour les rebelles djihadistes d'al-Shabab et une base pour lancer des attaques violentes à l'intérieur du Kenya, mais les responsables n'ont pas fourni de preuves concluantes.

En 2017, un tribunal kényan a bloqué la fermeture du camp de Dadaab, estimant qu'il n'était pas sûr pour les réfugiés de retourner en Somalie. Les autorités disent depuis des années qu'elles aimeraient fermer Daadab, situé près de la frontière orientale du Kenya avec la Somalie et qui accueille près de 200 000 réfugiés majoritairement somaliens. La dernière demande du gouvernement kényan est considérée comme une mesure de rétorsion à l'encontre de la Somalie, qui insiste pour poursuivre une affaire devant la Cour Internationale de Justice concernant une frontière maritime contestée entre les deux pays. Le Kenya souhaite que l'affaire soit réglée à l'amiable.

Le camp de Kakuma, situé dans le nord-est du Kenya, accueille près de 200 000 réfugiés, pour la plupart des ressortissants sud-soudanais fuyant la guerre civile.

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