Ethiopie
**Au Yémen, des migrants éthiopiens protestent contre l’incendie meurtrier d’un centre de rétention. ****Devant le siège d’organisations internationales à Aden, ils étaient nombreux à manifester après l’incendie qui a coûté la vie à des dizaines de migrants dans ce centre de la capitale Sanaa.**
Human Rights Watch a déclaré que les forces de sécurité huthies avaient enfermé les migrants dans le bâtiment après une "escarmouche" entre les gardes et les détenus. Les rebelles huthis, soutenus par l'Iran, contrôlent une grande partie du nord du Yémen, y compris la capitale Sanaa, dont la prise au gouvernement soutenu par l'Arabie saoudite en 2014 a déclenché une guerre dévastatrice.
"Quand nous leur avons dit que nous allions faire une grève de la faim, ils ont dit qu'ils allaient nous gaver et nous envoyer combattre sur les fronts. Nous avons dit que nous ne nous battrons pas parce que ce n'est pas notre pays. Nous sommes des réfugiés. Notre pays est confronté à une guerre plus importante que celle d'ici. Il y a beaucoup de problèmes. Nous ne pouvions pas vivre dans notre propre pays et nous avons fui ici. Nous leur avons dit que nous ne voulions plus de guerres, mais ils ont dit qu'ils nous forceraient à nous battre avec eux", déclare Osmane, un survivant de l’incendie du centre de migrants au Yémen.
Les détenus - pour la plupart Éthiopiens – avaient déjà protesté le 7 mars, bien avant l’incident, contre la surpopulation du centre, lorsque les gardes du camp avaient rassemblé des centaines d'entre eux dans un hangar. "Notre première demande est que l'incendie qui s'est produit à Sanaa ne se reproduise plus jamais. Nous avons entamé une grève de la faim pour demander notre libération ou notre rapatriement. Nous ne pouvons pas rester en détention alors que nous n'avons rien fait de mal", ajoute Osmane.
Le ministère éthiopien des Affaires étrangères a déclaré avoir reçu des informations selon lesquelles 43 personnes, dont de nombreux ressortissants éthiopiens, ont péri dans l'incendie et ont été enterrées au Yémen. Pendant ce temps, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 140 Éthiopiens étaient arrivés mardi à Addis-Abeba en provenance de la ville d'Aden, dans le sud du Yémen, contrôlée par le gouvernement, le premier vol qu'elle a facilité depuis l'apparition de la pandémie de coronavirus.
Les Nations unies ont demandé l’ouverture d’une enquête indépendante sur la cause de l'incendie. Le pays enregistre pour le moment des dizaines de personnes décédées et plus de 170 gravement blessées.
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