Covid-19
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les besoins d'accès abordable et durable à l'oxygène ne cessent de croître dans les pays à faibles et moyens revenus. Dans nombre de ces pays, les hôpitaux connaissent une pénurie d'oxygène, entraînant des décès qui auraient pu être évités. De plus, des familles de patients hospitalisés payent plus cher pour profiter des rares réserves d'oxygène.
Bien que l'oxygène soit vital pour traiter efficacement les patients hospitalisés atteints de la Covid-19, l'accès à cette ressource est limité dans les PFR-PRI en raison des obstacles liés aux coûts, aux infrastructures et à la logistique. Les établissements de soins de santé n'ont souvent pas accès à l'oxygène dont ils ont besoin.
Actuellement, on estime que plus d'un demi-million de personnes dans les PFR-PRI ont besoin de 1,1 million de bouteilles d'oxygène par jour, et ce dans un contexte où 25 pays, majoritairement situés en Afrique, signalent des pics de demande. L’offre, déjà limitée avant la pandémie de Covid-19, a été exacerbée par cette dernière.
Pour tenter de résoudre ce problème des organisations de solidarité internationale et l’OMS ont lancé un groupe d’intervention chargé de la gestion de la crise de l’oxygène liée à la Covid-19.
"La première étape est de faire le diagnostic, c'est-à-dire d'identifier quels sont les besoins et où ils se situent. Il s'agit d'une étape absolument indispensable. C'était le sens de la première intervention du groupe qui a identifié très rapidement des besoins dans une vingtaine de pays, dont une quinzaine de pays africains qui ont les besoins les plus aigus. Cette première vague de pays concerne, par exemple, le Sénégal, le Tchad, la RDC, mais aussi le Nigeria qui a identifié un besoin tout à fait important. Le Malawi aussi est concerné. Il ne s'agit pas d'une situation unique dans chacun des pays. Nous avons vu une tension en Afrique du Sud et heureusement, aujourd'hui, nous nous apercevons que la dynamique de l'épidémie est en décroissance dans ce pays, donc les besoins sont très directement liés à la dynamique de la pandémie", explique le Dr Philippe Duneton, directeur exécutif de Unitaid .
Il faut aussi organiser l'achat et la distribution de l'oxygène ou des outils nécessaires pour le délivrer dans des pays où les obstacles pour y parvenir sont nombreux : des coûts à la logistique en passant par les infrastructures de santé.
"En Afrique, plusieurs paramètres rendent les choses plus compliquées en matière d'accès à l'oxygène. Premièrement, l'infrastructure, c'est-à-dire l'organisation hospitalière. Il faut des obus d'oxygène ou des réseaux de distribution d'oxygène qui ne sont pas encore installés partout. Quant à ceux qui existent, ils nécessitent une assistance technique pour leur mise en service. Nous sommes en train de mettre en œuvre d'autres solutions, à savoir les extracteurs d'oxygène. Au lieu de délivrer de l'oxygène en obus, des dispositifs sont connectés à une source d'électricité solaire et permettent de fabriquer de l'oxygène sur place et de délivrer cet oxygène directement aux personnes qui en ont besoin. Au-delà de l'oxygène, il faut aussi les moyens de le délivrer et d'avoir des flux d'oxygène à haut débit qui permettent de prendre en charge les personnes", ajoute le Docteur Philippe Duneton .
Le nouveau groupe de travail a identifié un besoin en financement immédiat de 90 millions de dollars pour résoudre les principaux problèmes d'accès à l'oxygène dans une vingtaine de pays, dont le Malawi, le Nigeria et l'Afghanistan. Ce premier ensemble de pays a été déterminé sur la base d'évaluations coordonnées par l'OMS. Unitaid et Wellcome apporteront une contribution initiale immédiate à hauteur de 20 millions de dollars sur le total de la réponse d’urgence. L’ACT-A (NdlR : initiative multilatérale, pilotée par l'Organisation mondiale de la Santé, qui vise à coordonner une réponse globale à la Covid-19 qui soit juste et solidaire) estime le besoin global en financement sur les 12 prochains mois à 1,6 milliard de dollars, un chiffre qui sera régulièrement réexaminé par le groupe de travail.
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