Côte d'Ivoire
Le feuilleton aura duré plusieurs mois, mais Laurent Gbagbo a enfin obtenu son passeport.
L'ex-président ivoirien, en liberté conditionnelle à Bruxelles après son acquittement en première instance par la Cour pénale internationale (CPI), a obtenu un passeport et envisage un retour en Côte d'Ivoire en décembre, a annoncé vendredi son avocate.
"Le président Laurent Gbagbo a reçu ce jour deux passeports, un ordinaire et un diplomatique" a écrit Maître Habiba Touré dans un communiqué. "Ayant maintenant son passeport, il envisage de rentrer en Côte d'Ivoire au cours du mois de décembre", a poursuivi l'avocate, expliquant que Laurent Gbagbo avait demandé au secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI, le parti qu'il a fondé), Assoa Adou, d'"approcher les autorités compétentes afin d'organiser son retour dans la quiétude". Maître Touré avait accusé en juillet les autorités de le lui refuser, notamment afin qu'il ne puisse pas rentrer dans son pays pour la présidentielle du 31 octobre.
Laurent Gbagbo avait été arrêté à l'issue de la crise post-électorale de 2010-2011 - née de son refus d'accepter sa défaite face à Alassane Ouattara à la présidentielle et qui avait fait 3 000 morts - et transféré à la CPI en 2011. Il a été acquitté de crimes contre l'humanité en première instance en janvier 2019. Un appel est toujours à l'étude.
L'ancien chef d'état a "salué" la délivrance de ce passeport comme étant un "acte qui (...) va dans le sens de l'apaisement" et demande aux autorités ivoiriennes "de faire encore un pas de plus vers la décrispation du climat socio-politique", toujours tendu un mois après l'élection présidentielle qui a vu la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé, un scrutin émaillé de troubles ayant fait au moins 85 morts et près de 500 blessés.
Celui-ci avait assuré à plusieurs reprises qu'il était favorable à un retour de l'ancien président en Côte d'Ivoire. De source présidentielle, il a été apprécié que Gbagbo n'appelle pas à la "désobéissance civile" comme le reste de l'opposition lors du scrutin présidentiel, et se soit montré défavorable à la participation des cadres de son parti au "Conseil national de transition" proclamé par des opposants, censé remplacer le régime Ouattara.
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