France
Réagissant à la mort de Jacques Chirac, le porte-parole de la majorité parlementaire en RDC a présenté l’ancien président français comme un grand ami qui savait prodiguer des conseils à ses homologues africains. Contrairement à ceux qui recourent à « Internet ». Mais à qui André-Alain Atundu s’est-il adressé ?
Quelques instants après l’annonce de sa mort à 86 ans, l’ancien président français (1995-2007) a eu droit à un flot ininterrompu d’hommages. Notamment ceux venant de dirigeants et hommes politiques d’Afrique.
Si le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso gardera toujours de Jacques Chirac l’image d’une « forte personnalité », Henri Konan Bedié, ancien chef de l‘État de Côte d’ivoire (1993-1999), s’est dit « triste » de voir partir celui qui lui a « sauvé la vie après le complot qui a abouti au coup d’État militaire en 1999 ».
Du côté de la RDC, c’est un acteur politique qui a devancé son gouvernement. Il s’agit d’André-Alain Atundu, porte-parole de la majorité parlementaire, proche de l’ancien président Joseph Kabila. Avant de servir Kabila, il a été responsable des renseignements pendant le règne de Mobutu (1965-1997).
Et il garde encore le souvenir de l’amitié entre Mobutu et Chirac. « C’était un homme d’une joie communicative, il avait la joie de vivre, il savait communiquer sa passion pour le Congo, pour le Zaïre à l’époque. Il ne cachait pas son amitié pour le président Mobutu. Je crois que c’était un vrai ami qui soutenait le président Mobutu », a écrit M. Atundu.
Contre les « moralisateurs d’Internet »
Mais dans cette déclaration, un détail pourrait attirer l’attention des observateurs. « Il savait en quelle circonstance donner conseil, il ne donnait pas conseil à travers l’internet comme certains aujourd’hui ».
Allusion à peine voilée à des dirigeants ou célébrités qui donnent leurs points de vue ou émettent des critiques par le truchement d’Internet surtout des réseaux sociaux. Si M. Atundu n’a pas nommé ceux qu’on pourrait appeler des moralisateurs d’Internet, des observateurs pourraient faire allusion à Donald Trump.
« J’ai demandé au secrétaire d‘État Pompeo d‘étudier de près les saisies de terre et de fermes, les expropriations et les meurtres de grande ampleur de fermiers en Afrique du Sud », avait-il écrit sur Twitter. Dans son texte, le président des États-Unis dénonçait la politique sud-africaine d’expropriation sans indemnité de fermiers blancs en vue de « réparer l’injustice historique grave ».
Bien avant, le dirigeant de la première puissance économique mondiale avait provoqué une vive polémique pour avoir traité Haïti et des États africains de pays « de merde » avant d’apporter un démenti.
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