Algérie
Sortie inédite pour le chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika. Dans un message lu en son nom par le secrétaire général de la présidence Hebba El Okbi, le mercredi, l’ancien général n’a pas caché sa colère à ceux qui manigancent contre son maintien au pouvoir.
Qui était bien dans le viseur du président Bouteflika ? Aucun nom n’a filtré. Mais la charge portée n’est pas passée inaperçue dans les médias algériens tant c‘était la première fois que le président s’adressait aussi crûment à des “ennemis politiques”.
Sans jamais les nommer, Abdelaziz Bouteflika a dénoncé des “cercles de prédateurs”, des “cellules dormantes”, des “aventuristes” (sic) qui “dissimulent les faucilles du massacre, qu’ils n’hésiteront pas à utiliser pour faire basculer le pays dans l’inconnu”.
Il faut dire que l’Algérie traverse une crise politique qui ronge les arcanes même du pouvoir. Difficile de passer sur les nombreux remaniements au sein de l’armée qui ont précédé une crise sans précédent au Parlement. Ce conflit opposait le président de l’Assemblée nationale – membre du Front de libération nationale (FLN, au pouvoir) – à d’autres députés du parti au pouvoir.
Le limogeage de Djamel Ould Abbès – fidèle parmi les fidèles du président Bouteflika et défenseur d’un cinquième mandat de ce dernier – de la direction du FLN n’a fait que renforcer les inquiétudes autour d’une crise au sein du FLN, à quelques mois de la présidentielle de 2019.
Définitivement en course pour 2019 ?
Sérieusement entamé par un accident vasculaire cérébral subi en 2013, Abdelaziz Bouteflika ne s’est toujours pas ouvertement exprimé sur un éventuel nouveau mandat, même si de nombreux cadres de son parti l’ont appelé à se présenter. Dans son adresse du mercredi, le président Bouteflika est toutefois revenu sur ses quatre précédents mandats, reconnaissant que de nombreux défis devaient être relevés.
“Oui, de nombreux défis nous attendent, et nous ne pouvons, après toutes ces réalisations, nous attarder sur des thèses pessimistes et défaitistes, qui n’ont d’objectif que de freiner notre marche […] Nous continuerons nos efforts car nous sommes convaincus que nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère avec de nouvelles priorités et des orientations différentes”, a souligné le texte, évoquant dans la presse algérienne une impression de déclaration de candidature.
Il y a quelques jours, le think tank International Crisis Group a alerté l’Algérie sur les risques économiques de la “paralysie politique” alors que les revenus pétroliers stagnent et pourraient même baisser horizon 2019.
À Alger, les analyses se multiplient pour déceler les destinataires du message du président Bouteflika. Mais l’impasse règne, comme celle autour des différentes crises qui secouent actuellement le pays.
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