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Cameroun : elle est bien loin la présidentielle de 2011

Cameroun : elle est bien loin la présidentielle de 2011

Cameroun

Les époques ont changé. Entre le Cameroun de 2011 et celui de 2018 semble s‘être opéré un net bouleversement, notamment dans la carte électorale. Petite rétrospective des élections de 2011, où le président sortant Paul Biya était, une fois de plus, le seul maître du jeu.

Le 09 octobre 2011. Les Camerounais se rendaient aux urnes pour un exercice dont ils ont l’habitude depuis 1965 : la présidentielle. Comme depuis 1984, le président sortant Paul Biya était au nombre des 23 candidats. Également en course, plusieurs visages connus à la présidentielle camerounaise. Garga Haman du ADD – candidat depuis 2004 – et le leader du SDF, John Fru Ndi, ainsi que Adamou Ndam Njoya de l’UDC – en lice depuis les premières élections multipartites en 1992, sauf lors du scrutin de 1997, boycotté par les grandes figures de l’opposition.

Comme depuis 1984, Paul Biya s’est aussi taillé la part du lion dans les votes. Selon les résultats proclamés alors par la Cour suprême, l’homme fort du RDPC a remporté 77,99 % des voix. Loin devant ses principaux adversaires John Fru Ndi (10,71 %) et Garga Haman Adji (3,21 %).

Si les opposants ont dénoncé une parodie d‘élection en raison de “fraudes massives”, il n’en demeure pas moins qu’ils ont eu une campagne difficile. En panne de financement, la majorité des candidats de l’opposition avaient eu du mal à gagner l’intérieur du pays, et à mener une campagne d’affichage digne de candidats à la présidentielle.

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En 2018, l’ambiance est nettement différente. Nouveaux moyens de communication, nouveaux visages et surtout, nouveaux espoirs. Avec le boom des réseaux sociaux, le handicap dû au financement est amoindri. Les candidats peuvent être en contact constant avec leurs partisans, sans dépenser une fortune.

2018, c’est aussi la refonte de l’opposition qui s’est refait une fraîcheur, en dépit du maintien de Garga Haman Adji et Adamou Ndam Njoya. Pour le représenter à la présidentielle, le SDF a misé sur Joshua Osih, 49 ans, donnant ainsi du répit au ténor John Fru Ndi après trois présidentielles infructueuses. L‘élection en cours a aussi vu l’arrivée de Maurice Kamto, patron du MRC et d’Akere Muna – dont le frère a tenté l’aventure en 2011.

Juste avant le vote et pour la première fois depuis la présidentielle de 1992, ces deux opposants de poids se sont alliés contre Paul Biya. Une alliance de dernière minute qui a fait naître des espoirs de changement à la tête de l’exécutif camerounais.

L’une des candidatures qui a également reçu un accueil favorable, notamment au sein de la jeunesse, est celle de Cabral Libii, benjamin de l‘élection à 38 ans, qui a fortement mobilisé dans ses meetings.

Si pour nombre d’analystes la défaite de Paul Biya est peu probable lors de cette élection, il ne fait aucun doute que la politique camerounaise s’est profondément refondée, laissant transparaître un jeu politique beaucoup plus concurrentiel pour les prochaines échéances, notamment les législatives.

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