Politique africaine
Selon des ONG, les cas de fermeture d’internet ne font que se multiplier ces derniers temps en Afrique. Elles invitent le Parlement panafricain à sommer certains pays de renoncer à cette pratique.
L’homme ne vivra pas seulement du pain, mais aussi de la connaissance des événements qui se produisent aussi bien dans son milieu qu‘à mille lieues de lui.
Une lapalissade ! C’est vrai. Et pourtant, il faut bien la rappeler en ce 28 septembre, journée internationale du droit d’accès à l’information instituée en 2015 par l’UNESCO.
En effet, « permettre au citoyen lambda d’accéder à l’information participe activement à la lutte contre la corruption dans la vie publique ; il est aussi une condition indispensable à la promotion de la culture pour tous les citoyens ».
Malheureusement, ce précepte est souvent mis à mal par de nombreux États à travers le monde. Surtout en Afrique où les phénomènes de limitation d’accès ou de coupure d’internet ne cesse de prendre de l’ampleur dans certains pays.
La zone anglphone du Cameroun privée pendant 230 jours
Pour des ONG dont la sud-africaine Right2Know la zone anglophone du Cameroun est un exemple vivant de cette « violation des droits de l’homme ». L’ONG spécialisée dans la lutte pour l’amélioration de l’accès à l’information indique qu’entre janvier 2017 et mars 2018, la zone anglophone a été privée d’internet pendant 230 jours.
Du coup, souligne Right2Know, « on craint de plus en plus que le gouvernement cherche à dissimuler ses atrocités de génocide sur des civils non armés dans le sud du Cameroun et à influencer le résultat des élections en portant préjudice à la région anglophone en leur refusant l’accès à l’information via Internet ».
Et le Cameroun n’est pas unique en son genre. Au Congo par exemple, il a fallu couper les communications (internet et téléphonie mobile) pour procéder au dépouillement des bulletins de la présidentielle anticipée de 2016. Le Tchad avait emboîté le pas pendant son élection présidentielle. Y compris le Gabon.
Des attitudes très mal perçues par des observateurs, même s’il est souvent question de « préserver les peuples contre des rumeurs ». Ces pratiques semblent également aux antipodes du thème choisi pour cette troisième journée internationale d’accès à l’information : « Accès à l’information et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), gage de l’émergence d’une société du savoir ».
En développant ce vendredi ce thème de leurs retrouvailles à Midrand en Afrique du Sud, les ONG entendent solliciter l’intervention des représentants du peuple africain pour mettre fin à cette pratique devenue à la mode dans le continent.
Ci-dessous quelques recommandations :
- Mettre en œuvre la résolution 38/7 du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies adoptée en juillet 2018 sur « la promotion, la protection et la jouissance des droits de l’homme sur Internet »
- S’engager publiquement à respecter la Résolution 362 (LIX) 2016 de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples sur le « droit à la liberté d’information et d’expression sur Internet en Afrique »;
- Respecter la Déclaration africaine sur les droits et libertés sur Internet;
- Respecter ses engagements pour protéger et promouvoir la liberté d’association, l’accès à l’information et la liberté d’expression, ainsi que le droit humain à la vie privée, en ligne et hors ligne, en particulier pendant les élections;
- Promouvoir et faciliter un accès sans entrave à Internet pour assurer le développement et les libertés fondamentales.
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