Tensions RDC-Rwanda
Le conflit dans l'Est de la République démocratique du Congo a pris d'autres proportions ces derniers jours avec la prise de nouvelle localité par le M23 soutenu par le Rwanda. Selon le politologue congolais Christian Moleka Kibamgu, Kinshasa doit agir.
"Kinshasa peut utiliser l'accord de Washington pour donner un rôle de pression à Washington et je crois que le gouvernement a beaucoup attendu du médiateur américain espérant que l'intérêt de l'accord économique pousserait Washington à faire pression sur kigali. Aujourd'hui, Kinshasa a moins de marge des manœuvres sur le M-23. À part probablement l'hypothèse d'un dialogue national inclusif que Kinshasa a toujours boudé jusqu'à récemment et qui est une initiative portée par les évêques. La possibilité d'avoir un dialogue national beaucoup avaient pensé que le Président allait annoncer lors de son discours devant la nation aurait pu également servir de moyen, de levier de négociations avec le M-23. Sauf si d'un point de vue militaire Kinshasa pouvait exercer un rapport de force", déclare Christian Moleka Kibamgu, politologue.
La prise d'uvira très proche du burundi soulève des questions quant à un possible embrasement régional, évoqué d'ailleurs par Christian Moleka Kibamgu
"Il y a une possibilité d'embrasement regional, le Burundi a fait le choix de soutenir l'armée congolaise parce que c'était un choix de raison. Vous avez des rebelles au Burundi Red Tabara qui sont dans le sud du Kivu et qui sont pratiquement en alliance avec les mouvements pro Rwandais, dont le Rwanda. On connaît l'hostilité entre les deux pays et donc la possibilité pour certains d'utiliser les rebelles pour déstabiliser l'autre. Et donc, entrer au Congo pour le Burundis, c'est en même temps définir une forme de zone de sécurité en combattant à côté du Congo et en reduisant la capacité de nuisance des Red Tabaras qui pouvaient déstabliser le pays. Or, avec le Rwanda qui prend Ouvira et donc qui a le contrôle pratiquement de la frontière avec le Burundi, il y a de possibilités de voir les Rédtabara se réorganiser et soit directement, indirectement, et déstabiliser le Burundi, soit l'armée rwandaise elle-même pousser derrière une certaine dynamique qui renverserait stratégiquement le régime. Et donc on a la possibilité d'avoir un conflit qui peut se régionaliser avec l'embrasement et l'ouverture d'un nouveau front au Burundis", estime le politologue.
Les combats pour le contrôle d'Uvira ont causé plus de 400 mort et déplacé environ 200 000 personnes, selon les autorités locales.
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