Tunisie
Un tribunal tunisien a condamné mardi l'un des principaux dirigeants de l'opposition à 14 ans de prison, s'ajoutant ainsi à une série de condamnations prononcées dans d'autres affaires.
Rached Ghannouchi, chef du mouvement tunisien Ennahda, fait partie des personnes condamnées dans le cadre d'une vaste affaire dans laquelle des hommes politiques ont été accusés de complot contre la sécurité de l'État. Plusieurs autres membres de son parti ont été condamnés à 12 ans de prison.
Le parti de M. Ghannouchi a accédé au pouvoir après que la Tunisie est devenue le premier pays de la région à chasser un dictateur de longue date dans le cadre du printemps arabe. Il a ensuite été président de l'Assemblée nationale et fait partie des personnalités de l'opposition qui ont été poursuivies en justice depuis que le président Kais Saied a pris le pouvoir il y a six ans.
Son équipe de défense a nié les accusations et a déclaré dans un communiqué que la procédure ne répondait pas aux normes d'un procès équitable.
"Toutes les accusations étaient fondées sur le témoignage faux et contradictoire d'un témoin secret et anonyme qui n'a présenté aucune preuve de ses allégations infondées et contradictoires, et qui s'est finalement rétracté pour la plupart d'entre elles", ont déclaré les avocats dans un communiqué.
Le juge chargé de l'affaire a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de plusieurs membres du parti jugés par contumace, dont le fils de M. Ghannouchi et un ancien ministre des Affaires étrangères.
Les accusés devaient répondre des chefs d'accusation suivants : participation à une organisation liée à des actes terroristes, incitation à la violence, tentative de renversement du gouvernement et recrutement et formation d'individus à des fins terroristes en Tunisie et à l'étranger.
M. Ghannouchi, âgé de 86 ans, est inculpé dans plusieurs autres affaires et refuse de comparaître devant des tribunaux qu'il considère comme politiquement manipulés. Il a déjà purgé de multiples peines de prison totalisant plus de 20 ans, notamment pour blanchiment d'argent.
Ses avocats dénoncent ce qu'ils appellent un "harcèlement judiciaire injustifié" de la part des autorités et demandent la libération des dirigeants islamistes emprisonnés.
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